Experiment à Madagascar

27 juin 2006

De retour!

Et voila, notre petit tour du centre de Mada s’est achevé hier. De retour à Tana, je retrouve enfin une connexion Internet digne de ce nom, vous allez donc pouvoir profiter des photos du voyage et du long récit de nos nombreuses aventures de ces quelques jours (pour ceux qui n’ont pas le courage de tout lire, je comprendrais, c’est un peu long…).

Avant des vous raconter tout ça, voici les photos de notre balade en vélo à Antsirabe (pour le texte, lire l'article écrit depuis Antsirabé):

Nos deux vélos en mauvais état...
Moi et la pédale du vélo de Simon
Arrivée au lac
Moi vu par Simon...

Une des nombreuse charette à zébus
Moi et Simon dans un pousse-pousse

J’avais arrêté mon récit à l’arrivée à Fianarantsoa. Nous avions eu du mal à trouver le logement de l’ONG et avions fini par loger chez le responsable des scouts qui habite là-bas.

Mercredi, nous avons profité de notre journée pour visiter la ville. Dans la matinée, ballade sur les hauteurs. Comme Tana, la ville est très vallonnée, ça grimpe, ça grimpe… Une statue de la vierge lui donne des petits airs de Rio.

La vierge dominant Fianarantsoa

L’après-midi, nous allons faire un tour à Bel Avenir, l’ONG pour laquelle je travaillais à Tuléar et qui a un centre à Fianarantsoa. Ici, ils gèrent un centre de formation agricole. Ils accueillent des familles de rue pour leur donner cours sur l’agriculture. Le centre fonctionne sur le même principe qu’une école. Les bénéficiaires habitent pendant un an dans des logements fournis par l’ONG, doivent se rendre au centre tous les jours et ont des examens régulièrement. Ils disposent d’un grand terrain sur lequel ils peuvent travailler : culture du riz, des pommes de terres, élevage…Au terme de l’année, l’ONG leur donne une parcelle de terrain qu’ils peuvent cultiver. Il remboursent par la suite le prix du terrain et en deviennent propriétaire. Cette année, c’est la neuvième promotion et le principe semble fonctionner plutôt bien. En plus de ces cours d’agriculture, le centre donne aussi une formation à la couture pour les femmes et à la menuiserie pour les hommes. Ceci leur permettra par la suite d’obtenir des revenus supplémentaires.

Les enfants des bénéficiaires à l'ONG

Jeudi matin, départ pour Manakara en train. La ligne Fianarantsoa – Côte Est est la seule ligne de transport de passagers de l’île. Elle relie Fianarantsoa à Manakara sur 163km. Le train est, pour le moins, assez antique. Les wagons datent de 1936 et certain rails de 1893...Ils ont été récupérés en Europe par les colons français puis ramenés à Madagascar pour construire la voie. Le voyage est aux antipodes de ce dont on peut avoir l’habitude en Europe. Ici, nous mettons 9h pour parcourir toute la distance, soit une moyenne de 18km/h…Il vaut mieux être patient. Le train s’arrête dans les 17 gares pour prendre des passagers ainsi que des marchandises. C’est assez surprenant de le voir se frayer un chemin à travers la végétation. Les arbres sont à quelques centimètres seulement des fenêtres et il suffirait d’arrêter le train quelques jours pour que tout soit recouvert. Ici, c’est le passage du train qui permet de couper les arbres, la voie ne semble pas être particulièrement entretenue autrement.

La locomotive du train

Le train

Un des paysage vu du train


Cette ligne est un extrêmement importante pour l’économie locale puisque aucune route ne dessert ces villages. Sans le train, ils se retrouveraient donc complètement isolés.
Petite anecdote au passage, en cours de route, le train s’arrête au beau milieu de la voie. Il l’avait déjà fait à plusieurs reprises, on n’est donc pas particulièrement surpris. Pourtant, certaines personnes commencent à descendre et on sent une certaine agitation. Après quelques instants, le train finit même par reculer. Au début, j’ai un peu du mal à comprendre mais après quelques mètres, tout s’éclaire… Un cochon est tombé du train…. Incroyable…Il a donc fallu s’arrêter pour aller le chercher, et le refaire monter. Vu sa taille, ils ont du se mettre à 4 pour arriver à le ramener dans le wagon…Assez pittoresque…
En fin de journée, nous finissons par arriver à Manakara. Là, nous allons loger chez un scout (encore un) qui possède un petit hôtel en face de la gare. En attendant la tombée de la nuit, nous en profitons pour aller nous balader sur la plage. J’ai enfin touché l’océan Indien…la classe…

Le lendemain, nous décidons d’aller faire une petite promenade en pirogue sur le canal des Pangalanes. C’est un canal construit par les français pour relier Manakara à Tamatave , la deuxième ville du pays. Malheureusement, faute de moyen, il n’est pas entretenu et il n’est donc plus praticable sur l’ensemble du trajet.
Nous commençons donc par nous renseigner dans un petit village au bord du canal. On trouve quelqu’un qui veut bien nous emmener et on fixe un prix. Petit soucis, en montant dans sa pirogue, on manque de se renverser à chaque mouvement…Malgré le fait que le pêcheur nous assure qu’il n’y a pas de problème, on sent bien qu’on pourrait finir à l’eau au beau milieu du canal. On se décide donc à aller chercher ailleurs. Coup de chance, un guide du village passant par là, nous propose de nous emmener. Il parle bien le français, ce qui est quand même plus facile pour les explications. Il possède aussi une pirogue beaucoup plus stable. On embarque donc. La ballade est magnifique. Tout est très calme, on n’entend que le bruit de la pirogue sur l’eau, c’est un vrai bonheur.

Une pirogue sur le canal

Le canal des Pangalanes

Moi dans la pirogue, grande classe...

Les Power Rangers version Malgache...

...et il ne faut pas les énerver!

En chemin, le guide nous explique les traditions locales. En parlant d’un village de pêcheurs situé sur le bord du canal, il nous explique qu’ils ont deux grandes traditions. La première est de n’accueillir aucun fonctionnaire. Seul les pêcheurs et leurs familles ont le droit d’y habiter. La deuxième consiste à ne jamais faire d’économie. Dès qu’ils ont de l’argent, ils doivent tout dépenser le jour même sinon ils seront maudis. La seule exception à cette règle est la possibilité d’économiser…pour acheter une télé pour la coupe du monde…Comme quoi, la passion du foot dépasse par endroit la ferveur religieuse et les cultes ancestraux…

Le soir, départ vers le parc national de Ranomafana.
Comme prévu, nous arrivons à 17h pour le départ. Comme d’habitude, malgré que tout le monde nous assure que nous allons partir rapidement, nous ne partons que vers 19h…Normal…Par crainte des vols sur cette route, les taxis partent par groupe de deux pour limiter les risques.
Les heures de voyage qui vont suivre vont être assez exécrables. Je crois qu’il est difficile d’avoir une route aussi mauvaise. Il vaudrait presque mieux passer en pleine forêt, ce serait aussi bien. Il n’y a pas un endroit qui reste à peu près plat sur plus de 100m. On passe des heures à sauter de bosse en bosse, à être secoué dans tous les sens. Ajouter à cela le fait que nous sommes cinq sur notre rangée pour 3 places et que les sièges sont à peu près aussi confortable qu’une bonne planche de bois…Que du bonheur.. J’ai aussi eu la chance d’avoir un voisin bien fatigué. Il se faisait donc un grand plaisir de s’endormir systématiquement sur moi. J’avais beau le pousser, lui donner des coups de coude, rien à faire... Il a même réussi à continuer à dormir avec la tête comprimée entre mon dos et le siège (oui, il avait la tête derrière mon dos…). Très impressionnant mais aussi très agaçant. Autant vous dire que je n’ai pas beaucoup dormi…
Heureusement, nous avons fini par arriver à bon port vers 4h du matin. Mais notre n’est que de courte durée. Ayant maintenant bien envie de nous reposer, nous partons à la recherche d’un hôtel. Ranomafana n’étant pas une très grande ville, il n’y en a pas des centaines. On en trouve un sur le guide qui semble bien. Problème, en arrivant, toutes les lumières sont éteintes, il n’y a pas un bruit…On commence à croire qu’on va devoir passer la nuit dehors…Perspective réjouissante…Heureusement après une dizaine de minutes, on voit une petite lumière se rapprocher, c’est le gardien…Ouf…On va pouvoir dormir ! Quel bonheur !

Le lendemain, repos. Après la nuit éprouvante de la veille, grasse matinée et petite ballade dans la ville. Au passage on tombe sur un match de foot de l’équipe de jeunes de Ranomafana Ouest contre celle de Ranomafana Est (enfin quelque chose dans le genre…). C’est assez amusant, surtout quand on sait que Ranomafana est un tout petit village qui doit compter quelques centaines d’habitants… Les gens sont remplis d’une grande ferveur et chaque action de grands cris des supporters de chaque équipe.

La coupe du monde locale

L'équipe de supporters


Dimanche, nous partons faire la visite du parc national, situé à quelques kilomètres du village. Nous sommes accompagné par un guide (une connaissance scout lui aussi, décidément, ça n’arrête pas…) qui a pour mission de trouver des lémuriens, l’attraction principale du parc. Et c’est parti pour cinq heures de marche dans la forêt tropicale. C’est un endroit absolument vierge avec seulement quelques petits chemins perdu au milieu. Pas de chance, aujourd’hui, c’est jour de pluie. Les chemins étant plutôt étroits et très escarpés (comme souvent, ça monte et ça descend tout le temps), la balade promet d’être sportive. Et effectivement, c’est le cas. Nous sommes trempés jusqu’aux os, nous manquons de tomber à chaque appuis, c’est l’aventure. Heureusement, nous avions eu la lumineuse idée d’acheter de bonnes chaussures de marche l’un et l’autre, sans quoi nous aurions sans doute fini dans un état assez désastreux. Nous arrivons donc à nous frayer un chemin à travers les branches et après avoir pris le rythme, la balade devient assez agréable. En plus, nous avons la chance d’apercevoir quelques lémuriens, ce qui n’est pas déplaisant. Nous marchons donc pendant cinq heures puis rentrons au village bien fatigués mais contents de notre balade.

Un petit caméléon

Pour ceux qui doutent encore du fait que la forêt soit difficile d'accès

Et pour ceux qui doutent du fait que j'étais trempé

(oui théoriquement c'est un k-way)...

Simon après 4h de marche, le repos du guerrier

Le lendemain étant le jour de la fête nationale (la fête de l’indépendance, le 26 juin), nous sommes obligés de prendre un taxi-brousse aujourd’hui, si nous ne voulons pas rester coincer ici pendant deux jours. On arrive à en attraper un. A bord, nous avons le bonheur d’être avec un groupe de « musique » qui a déjà commencé la fête avec quelques heures d’avance…ils ont donc une fâcheuse tendance à chanter faux et à nous crier dans les oreilles. Décidément, ces derniers jours, nous ne sommes pas gâtés par les transports… Sur la route, on croise beaucoup de gens qui, eux aussi ont commencé la fête et ne marchent déjà plus très droit (pour info, il est environ trois heure de l’après-midi) voire ne marchent plus du tout…Ca promet pour le lendemain. En route, le chauffeur est obligé de s’arrêter à plusieurs reprises pour remettre du liquide dans son moteur. Arrivé à 10km de Fianarantsoa, il réitère l’opération, mais cette fois, un des jeunes du groupe de musique descend et commence à le taper sans trop de raisons apparentes…Heureusement, ça ne va pas très loin et ses amis l’arrêtent mais l’ambiance est un peu tendue… Quelques kilomètres plus loin, on s’arrête une nouvelles fois. Là, pas de problèmes avec les musiciens, cette fois, le moteur commence à ne plus en pouvoir. Le chauffeur n’ayant visiblement plus de liquide, on le voit partir avec son bidon vers les rizières à la recherche d’eau à peu près propre (j’ai un peu du mal à comprendre ce qu’il va faire avec de l’eau dans son moteur mais bon…). Les méthodes de réparation malgache me surprendront toujours... Après avoir disparu quelques minutes, il finit par revenir et nous repartons en espérant que ça tienne encore quelques kilomètres…Evidemment, ce n’est pas le cas. On se décide donc à descendre et prenons un taxi pour finir le chemin.
Ouf, on arrive à bon port et allons dormir à l’ONG. Je crois que les taxis-brousse malgaches valent le déplacement à eux tout seuls…

Le soir, c’est la grande soirée de fête. Alors que d’habitude, les rues sont désertes à partir de 8h, ce soir c’est l’évènement. Tout le monde est dehors et fait la fête. C’est assez hallucinant de voir tous ces gens, qui n’ont presque pas un sous pour manger, dépenser sans compter pour faire la fête. Le 26 juin est vraiment un jour à part dans l’année malgache. Le gouvernement offre des cadeaux dans toutes les villes. C’est LE jour de fête et tout le monde se fait plaisir sans penser au lendemain.
C’est d’ailleurs un des grands problèmes de la société malgache. Ici, les gens n’économisent que très peu. Dès qu’ils ont leur salaire, ils en dépensent une grande partie dans les jours qui suivent. Ils se retrouvent donc à devoir tenir le reste du mois avec presque rien et vivent donc dans des conditions très difficiles…C’est le même problème dans l’agriculture. Les gens ne font pas de stock. Ils vendent tout leur riz dès qu’ils en ont et se retrouvent obligés d’en acheter à un prix beaucoup plus cher lorsque ce n’est plus la saison…Ca détruit en partie l’économie.

Mardi, départ pour Tana en fin de journée. Notre petit périple s’achève. Le voyage retour se passe de manière plus calme que les deux derniers trajets. Nous avons pu faire tout ce que nous voulions faire et, malgré les quelques petites difficultés rencontrées en cours de route (mais qui font tout le charme du pays), nous sommes bien content de ces quelques jours de voyage.

21 juin 2006

Fianarantsoa


Mon fameux billet d'avion que j'ai eu tant de mal à avoir...

Nous voila arrivé à Fianarantsoa.
Avant de partir, lundi après-midi, nous sommes allé visiter la ville d'Antsirabe (après notre périple en vélo du matin). Il n'y a pas énormément de sites touristiques mais c'est une ville plutôt tranquille et agréable. Nous avons visité les thermes, l'hotel des thermes (où séjourna l'ancien roi du Maroc pendant son exil), nous avons vu de joli stand de vente de pierre précieuses et semi-précieuses. Une petite journée de tourisme en bref. Petite remarque au passage, nous sommes passé devant une boutique de "grossiste en boisson alcoolique"...on a trouvé ça assez amusant.

Hier (mardi), départ pour Fianarantsoa. On arrive à la gare routière à 9h30, départ à 11h...Comme d'habitude, il faut le temps que le taxi-brousse se remplisse...c'est pour ça qu'on a mis une heure trente pour partir (et encore, c'est allé plutôt vite). Nous sommes arrivé à Fiana vers 17h30.
Arrivé sur place, je pensais pouvoir retrouver l'endroit où habitent les volontaires de l'ONG. Quand j'y étais passé avec Juan quelques semaines avant, nous avions demandé à un taxi de nous ammener à un restaurant (la Casadélice) qui se trouve près de la maison. Cette fois-ci, naïvement, je pense qu'il n'y aura pas de problème...C'est avoir trop d'espoir. On demande à un premier taxi si il connaît, réponse négative. On va en voir un deuxième, négatif aussi. On lui demande donc s'il peut nous amener à la "Maison de l'eau de coco" qui est l'endroit où l'ONG vend de l'artisanat pour gagner un peu d'argent. Vu que c'est marqué sur nos deux guides (Lonely planet et Routard), on pense trouver facilement. En arrivant là-bas...c'est fermé...ils ont déménagé...bon... pas de chance. Le taxi se renseigne et on nous indique un autre endroit à l'autre bout de la ville...Manque de chance, il semble aussi perdu que nous et n'arrive pas à trouver...Vu qu'il fait nuit noire et qu'on ne sait absolument pas où on est, c'est un peu embétant.
Heureusement, Simon a un contact scout à Fianarantsoa (halala ce que ça peut être utile d'être scout...) que nous appelons. Il nous avait déjà proposé de nous héberger et nous en profitons donc, bien content de trouver un endroit où passer la nuit.

Ce matin, nous avons grimpé sur les colines de Fianarantsoa. Les points de vue étaient assez jolis. Ca nous a fait une bonne promenade. Demain, départ en train vers Manakara (si tout va bien) d'où j'essayerais de vous envoyer mes prochaines nouvelles.

Désolé pour le manque de photos mais la connexion étant très lente, je n'arrive pas à les mettre. De plus, n'ayant pas d'ordinateur pour les réduire, je ne peux mettre que des photos d'il y a quelques jours... Vous aurez toutes les photos au retour à Tana (sauf si je trouve une bonne connexion d'ici là...).

19 juin 2006

Des nouvelles depuis Antsirabe

Ca y est, nous sommes arrivés (moi et Simon) à Antsirabe, première étape de notre voyage de 10 jours. Avant de vous raconter notre voyage, je vous transmet les news du week-end (désolé, j'ai des photos, mais je n'arrive pas à les mettre):

Samedi, journée tranquille. Le soir, nous sommes invités chez le frère d'Olivier (un scout qui travaille avec Simon, mon ami de l'ICAM). Pour y aller, nous prenons un taxi. Petit problème, nous sommes 6. Au départ, nous pensons donc prendre deux taxis. Le chauffeur insistant pour nous prendre, nous décidons de tous monter dans le taxi. Petite remarque, ici, les taxis ne sont pas de grosse voitures avec beaucoup de place. Celui dans lequel nous sommes monté est une 4L qui doit avoir un bon paquet de kilomètres au compteur. Je vous assure que c'est à essayer. A 7 dans un taxi (avec le chauffeur), c'est une sacré aventure. Trois devant, trois derrière (Rq: il n'y a que deux places...) et un dans le coffre. C'était assez comique... J'ai quelques photos que j'essayerais de vous transmettre plus tard...
Nous avons passé une très bonne soirée. C'était ambiance brochette, THB (la bierre locale), foot...sympathique en période de mondial.
En rentrant, coup de chance, on arrive à trouver un taxi (il faut préciser que l'endroit où habite le frère d'Olivier est assez loin de Tana, il n'y a donc normalement pas de taxi). En fait, coincidence, les gérants d'une usine se faisaient ramener, juste au moment ou on partait...Les choses sont bien faites des fois...

Dimanche, départ pour Antsirabe. Nous allons donc à la gare routière pour prendre un taxi-brousse. Nous attendons quelques temps, pour qu'il se remplisse (ici, on ne part pas tant que le taxi n'est pas rempli (il y a environ une quizaine de places, ça peut donc prendre un certain temps)). A un moment, je vois arriver des gendarmes avec un garçon d'une quinzaine d'années. Ils viennent vers le taxi-brousse et parlent un peu avec le chauffeur puis font monter le garçon à l'arrière. J'ai bien l'impression que c'est un voleur (ou quelque chose dans le genre), qui doit être reconduit vers Antsirabe. Je suis un peu surpris qu'il n'y ait pas de policier qui monte avec lui. Visiblement, le taxi-brousse fait aussi office de transport de prisonnier. Nous finissons par partir. Après une heure ou deux de routes, nous nous arrêtons pour nous dégourdir les jambes. Tout le monde descend donc du taxi. Après quelques minutes, une dame parle au chauffeur en indiquant la forêt un peu plus loin. Je comprend alors que le garçon s'est enfuit. Le chauffeur et un autre passager partent à sa recherche mais en vain...Et voila, comment échapper à la police à Madagascar...

En fin d'après-midi, nous arrivons à Antsirabe. Là, nous devons être accueillis par la belle mère d'Olivier (l'amis scout de Simon). Nous l'appelons donc pour qu'elle vienne nous chercher...personne ne répond...Bon, ça commence bien. On se retrouve donc au stationnement des taxis-brousse, assailli par les pousse-pousse qui veulent nous emmener et au beau milieu de la nuit (ici, à 6h il fait nuit noire et il n'y a pas d'éclairage public...). Nous réessayons plusieurs fois de l'appeler, toujours rien...Un peu embêtés, on commence à se demander ce que nous allons faire (aller à l'hotel, attendre ici...) quand le téléphone sonne. C'est la belle-mère d'Olivier...tout va bien... Elle nous emmène donc chez elle. Nous regardons un peu le foot puis mangeons. Ensuite, je tombe de sommeil et m'endors. Je ne peux donc même pas voir le match France - Corée...dur dur. Quand j'apprends le résultat (1-1), je me dis que finallement, je n'ai rien loupé...

Lundi matin, nous décidons d'aller faire un tour jusqu'à un lac à 7km d'Antsirabe. Nous allons louer des vélos puis partons. Après une vingtaine de minutes de route, la pédale de Simon commence à s'en aller. En fait, l'écrou est tombé (enfin on se demande même s'il y en avait un au départ...). Nous continuons quelques minutes mais finissons par nous arrêter au bord de la route pour voir si quelqu'un ne peu pas nous aider à réparer. Manque de bol, en s'arrêtant, ma chaîne casse...Bon...visiblement l'état des vélos laissait à désirer...On appelle donc l'agence qui nous a louée les vélos. Elle nous envoie quelqu'un pour "réparer". En guise de réparation, il remet la chaîne tant bien que mal à coup de pierres...c'est pitoresque. Il monte sur le vélo, l'essaye, ça marche...On est peu suspect...on lui demande donc si on poura passer les vitesse...il réessaye donc, roule 10m et la chaîne recasse (à un autre endroit!!)...Bon, il finit par amener les vélo chez un petit "réparateur" (en gros un bricoleur habitant au bord de la route) qui nous met un boulon. On repart finallement avec deux vélo en état (ma chaîne n'étant pas réparée, je prends le vélo de la personne de l'agence). On finit donc par arriver à destination. Heureusement, nous n'aurons plus de problème jusqu'au retour...

Aujourd’hui (vendredi), je devais aller à Air Madagascar pour rencontrer la responsable de l’agence. Malheureusement elle est en réunion…Je vois la personne que j’avais vue la première fois et qui m’avait dit qu’il manquait le reçu pour que j’ai mon billet sans payer les 45€. Je me dis que cette fois, elle devrait me faire le billet sans problème. Après un quart d’heure de discutions, elle maintient sa position en répétant inlassablement : « Pour changer le billet, il faut payer 45€ ». Je lui montre que c’est écrit noir sur blanc (sur le contrat) que, si j’ai fait le changement avant de partir, c’est gratuit, mais elle ne veut rien entendre. Je repasserais donc l’après-midi pour voir la responsable. Encore une fois, je m’aperçois des difficultés de résoudre le moindre problème ici…

Enfin, à 14h30, j’arrive à voir cette fameuse responsable très occupée. En 5mn le problème est solutionné. Elle me met un petit autocollant sur mon billet, change la date et c’est réglé. J’ai mon nouveau billet ! Victoire ! (Désolé pour ceux qui espéraient ne plus me revoir, c’est raté… ;)

17 juin 2006

Infos de la semaine

Après quelques jours sans nouvelles, les infos arrivent.

Le début de la semaine a été assez tranquille. Lundi matin, je suis allé voir le médecin pour mes problèmes intestinaux récurrents (ici, dur de ne pas en avoir). Je m’aperçois là-bas que le prix pour les malgaches est de 5000 Ar et que le prix pour les étrangers est de 30 000 Ar. C’est écrit noir sur blanc dans le hall d’entrée. Je trouve ça un peu hallucinant mais ça reste quand même moins cher qu’un médecin français. Il me prescrit toute une flopée de médicaments à prendre mais ne semble pas savoir beaucoup plus que moi ce que j’ai…A mon avis, il était bien content de pouvoir me vendre ses médicaments (il fait aussi pharmacie)…

Dans la journée, je vais à Air Madagascar pour bon problème de billet. On m’explique qu’il me faut un reçu disant que j’ai bien fait changer mon billet avant le départ. Sinon, je devrais payer 45€…Vu la somme que ça représente ici, ça m’embêterais de les payer (45€ = 120 000 Ar = vie pendant 10 jours à Mada).

Le mardi, journée tranquille, Juan me donne quelques conseils pour mon voyage à venir. On se repose un peu en prévision du voyage du lendemain.

Mercredi, nous partons (moi, Simon et Olivier, un scout malgache) pour Ihazolava, un petit village à 1h30 de route de Tana. Nous sommes invités par des gens travaillant avec les scouts.


Quelques maisons près du village

Nous nous levons donc à 5h pour arriver à attraper un taxi-brousse. J’ai de la chance, j’arrive à avoir la place à côté du chauffeur, à l’avant. C’est un peu moins compressé qu’à l’arrière. Nous arrivons en début de matinée chez Olivier. Au premier abord, sa maison parait très spartiate. En rentrant, je m’aperçois que ma première impression est fausse. Il y a tout le confort nécessaire : frigo, électricité, chaîne hi-fi. Ce n’est pas très grand (deux pièces), mais pour ici, c’est plutôt confortable. Là, je fais la connaissance de Manu et de son frère Jean-Baptiste. Manu est un ancien scout, qui a créé une association ici pour aider la population. C’est un hyperactif, qui est avocat et qui habite actuellement au Canada.
Nous partons tous ensemble chez Françoise et Grégoire, qui nous ont invités chez eux. C’est à 4km de marche de là où habite Olivier. Le paysage est magnifique et l’ambiance est très agréable. Il n’y a aucun bruit, aucune ligne électrique à l’horizon et les montagnes en arrière plan…un vrai petit paradis. Nous arrivons à destination. C’est un petit « village » avec quelques maisons, une école et quelques installations agricoles. En fait, presque tout l’ensemble a été construit par les scouts et par l’association de Manu.
Françoise et Grégoire sont d’anciens professeurs du collège français de Tana, qui vivaient confortablement et gagnaient bien leur vie. Ils ont décidé de tout quitter pour aller vivre dans ce village et aider les gens. Françoise enseigne à l’école où une bonne partie des enfants du coin vient étudier. C’est assez surprenant, le soir, de voir tous ces enfants repartir à travers champ pour rentrer chez eux.
Souvent, en roulant en taxi-brousse, on croise des groupes d’enfants qui marchent sur plusieurs kilomètres dans les montagnes pour pouvoir aller à l’école.



Toute cette structure est autofinancée. Grégoire s’occupe en effet de champs alentour, ce qui permet à la fois d’avoir de la nourriture pour les enfants à midi mais aussi d’en revendre une partie pour financer le fonctionnement de l’école et des installations.
Dans la journée, nous allons faire un tour du propriétaire. Nous croisons des hommes qui cassent la craie à longueur de journée. On les entend dès l’aube et jusque tard le soir entrain de répéter perpétuellement le même mouvement pour broyer la craie. D’autres personnes fabriquent des briques, d’autres cultivent les champs (ici, pas de machines, tout est fait à la main par des ouvriers).
En rentrant, on croise quelques enfants qui sont tout surpris de voir des vazaha. Ils se cachent derrière les arbres et nous observent à l’abris depuis là bas.

Un petit garçon devant les briques

La journée est très agréable dans ce cadre on ne peut plus reposant. Françoise et Grégoire sont vraiment des gens formidables, ils débordent de gentillesse et de courage. C’est très impressionnant de voir qu’ils ont tout quittés pour venir vivre ici, au milieu de nul part. Ajoutons à ça que Françoise est une fine cuisinière, le bonheur est total.

Jeudi, nous sommes conviés à manger chez un espagnol. Il a vécu 20 ans dans la région de Tuléar, est reparti en Espagne pendant 9 ans et a fini par revenir ici pour s’installer. Il a crée un restaurant à côté de Ihazolava. Nous y mangeons une excellente paella, ça fait plaisir !
En rentrant, nous trouvons un petit mot de Juan (qui repartait dans la journée pour Tuléar après avoir obtenu son visa) nous expliquant que l’Espagne a gagné 4-0 son match à la coupe du monde et que les français étaient un peu ridicules avec leur 0-0 contre la Suisse…Dur dur… ;). Je me rends ensuite à Air Madagascar avec mon reçu pensant que, cette fois, j’arriverais à obtenir mon billet. C’est se faire beaucoup d’illusion. On m’explique que la chef d’agence n’est pas là et qu’il faut que je repasse pour qu’elle prenne la décision. On me dit que normalement, ça ne devrait pas poser de problème, je suis donc plutôt rassuré en sortant (la personne qui m’a accueilli était plus compréhensive que la première …)

16 juin 2006

Déchetterie

Dimanche, nous sommes allé à la déchetterie dite « du père Pédro ». C’est un père slovène qui a créé une structure pour loger et scolariser les personnes vivant dans cette déchetterie. Ils sont en effet plusieurs centaines à vivre ici. Ils passent leurs journées à trier les ordures de la ville dans une atmosphère irrespirable et dans des conditions inhumaines. Les photos parlent d’elles même, je ne ferais donc pas plus de commentaires aujourd’hui.







Un enfant d'une dizaine d'années...




Une petite lueur d'espoir, le village construit par la père Pedro

15 juin 2006

Bientôt des nouvelles

Après une super journée à Ambatolampy, je suis revenu sur Tana jeudi soir. Je vous enverrais toutes les nouvelles de la semaine demain avec les photos...

12 juin 2006

Un week-end à Tana

Vue de Tana depuis les hauteurs

Jeudi, première journée à Tana. Découverte d’une ville complètement différente de Tuléar. C’est une capitale, très polluée, avec beaucoup de voitures et une ambiance assez particulière. Ici, la mendicité est omniprésente. En marchant, on se fait souvent arrêter par des petits enfants (dont certains ne doivent avoir guère plus de 3 ou 4 ans), des femmes ou des handicapés qui mendient pour survivre. On trouve aussi beaucoup de personnes dormant dans la rue, la misère est beaucoup plus voyante ici que dans les autres villes. Ce sentiment est renforcé par la richesse ostentatoire de certains malgaches : belles voitures, beaux vêtements, beaux bijoux…Le contraste est saisissant. Difficile de croire que Tana fait partie du même pays que Tuléar.


Des enfants dans les rues de Tana

Etant une capitale, on y trouve le lot habituel de vendeurs à la sauvette proposant aussi bien des antennes de télé, que des pommeaux de douche ou des objets souvenirs. Je suis aussi rentré (et ça faisait longtemps), dans un supermarché. Je ne pensais plus pouvoir trouver ça ici : exactement la même organisation qu’en Europe avec néon au plafond et carrelage blanc au sol. Surprenant après avoir fait ses courses pendant un mois dans les marchés et mangé dans des petites gargotes…
J’ai aussi fait un petit tour à la banque, où ma carte a été refusée, ….mystère. J’espère que ça marchera lundi, sinon je risque d’avoir quelques petits problèmes…

Vendredi, dure journée. Le matin, nous partons nous balader sur les hauteurs de Tana mais la forme n’est pas vraiment au rendez-vous et l’ascension se révèle assez pénible. Je décide donc de prendre une après-midi de repos pour me remettre d’aplomb. Le soir, début de coupe du monde oblige, nous allons quand même voir le match Allemagne – Costa Rica dans un bar en centre ville. En plein milieu de la rencontre, un concert commence dans le bar avec la musique à fond…ils sont fous ces malgaches…

Le vrai touriste...

Aujourd’hui, la forme revient. Nous avons pu aller faire une balade au palais de la reine, le Rova, qui domine la ville. Pour y arriver il faut gravir des pentes qui feraient frémir les meilleurs grimpeurs du tour de France mais une fois arrivé en haut, la récompense est au rendez-vous avec une jolie vue panoramique de la ville. Problème, le Rova a été complètement incendié en 1995, lors des éléctions et il ne reste plus que la façade:

Façade du palais de la Reine: le Rova

Des habitations à proximité du palais de la Reine...


Concernant notre futur périple, nous commençons à avoir une bonne idée de ce que nous voulons faire. Vu que Simon ne dispose pas de beaucoup de temps, nous pensons aller à Fianarantsoa. De là, nous irions visiter une journée le parc national de Ranomafana. Le lendemain, départ en train pour Manakara. Ensuite, il y a des pirogues qui rejoignent Tamatave, la deuxième ville du pays en longeant la côte. Enfin, retour vers Tana. En tout, en s’arrêtant quelques jours dans chaque ville, cela devrait nous prendre une dizaine de jours.

Juan, Simon et un malgache rencontré en chemin

Avant de partir, nous attendons d’avoir la réponse du ministère pour la prolongation du Visa de Juan et de Simon. Normalement Juan devrait savoir lundi si, oui ou non, ils lui délivreront le visa. Pour Simon, ça devrait aussi se régler dans la semaine.

08 juin 2006

Arrivé à Tana!

Et voila, c'est fait, je suis à Tana.
Nous sommes partis depuis Fianarantsoa hier matin à 9h pour arriver à Tana à 17h30. Je craignais un peu le voyage en taxi-brousse mais ça c'est plutôt bien passé. J'ai eu mal un peu partout pendant le voyage mais rien de trop tragique. Le problème est que la place dont on dispose est assez réduite et que le siège est à peu près aussi souple qu'une planche de bois...donc pendant 8h de trajet, ce n'est pas génial...
Ceci-dit, les paysages étaient assez jolis. Les pays est très très valonné, il y a donc certaines vues assez magnifiques. Le revers de ça est que la route est très sinueuse. On est donc constament balloté de droite à gauche, c'est sportif.

En arrivant à Tana, choc culturel. La ville n'a rien à voir avec Tuléar. C'est une ville d'un million et demi d'habitants qui grouille de voiture et de polution. Il y a de grands immeubles un peu partout. La capitale ayant été construite sur plusieurs colines, ça monte et ça descend tout le temps. Ca change de Tuléar ou il n'y avait pas une route plus haute que l'autre. Le climat est aussi très différent, il fait plus froid, moins beau et il pleut...pas très réjouissant. Je ne peux pas dire que je sois vraiment conquis à première vue. On verra avec le temps.

Pour l'instant je devrais dormir au centre des scouts pendant un petit moment. Ensuite, on devrait partir voyager avec Simon pendant environ deux semaines (il ne peut pas plus).

Rq: les photos qui ne s'affichaient pas la dernière fois sont disponibles.

06 juin 2006

info rapides depuis Fianarantsoa


Juste rapidement les dernières infos.
Je viens d'arriver à Fianarantsoa après 8h de trajet. J'ai pu partir avec le 4x4 de l'ONG accompagné de José Luis, Stéphane, Lova (la femme de stéphane), Robert et Juan. Le voyage a été un peu long mais c'était quand même le "grand confort" vu les conditions habituelles dans les taxi-brousse. Au passage, nous avons dû nous arrêter car un taxi-brousse à failli passer par dessus un petit pont...Il se sont retrouvé en équilibre au bord du pont (il n'y avait aucune barrière sur ce pont et 3m de dénivelé) et n'ont été arrété que par un petit poteau en béton.... Je pense qu'ils se sont fait une belle frayeur. Le temps qu'il arrivent à dégager la voiture, nous avons pu repartir.

En ce qui me concerne, je vais mieux qu'hier soir (voir article précédent)...Hier, commençant à me sentir un peu chaud, je me dis qu'il serait quand même pas mal de prendre ma température, au cas où...Résultat, 40 de fièvre...Bon j'ai compris pourquoi je n'étais pas trop en forme pendant la journée...Heureusement avec quelques médicaments, la fièvre est tombée et ça va beaucoup mieux aujourd'hui.

Demain, on repars en taxi-brousse pour Tana. Les prochaines nouvelles devraient venir de là-bas.

Désolé pour les photos de l'article précédents, les ordi de Fianarantsoa sont moins performants que ceux du cyber café grand luxe de Tuléar...

News du week-end


Photo prise par Juan dans un village

Le départ approche à grands pas et les derniers jours ont été mouvementés.

La journée de samedi a été relativement tranquille jusqu’au soir. Là, j’ai cru arriver dans un autre monde. Comme je vous l’avais dit, nous devions aller au concert de Mima, une chanteuse malgache qui venait se produire dans le cadre du THB tour (THB est la marque de bière locale). Déjà, en arrivant, je pense qu’il devait y avoir presque toute la ville de Tuléar réunie devant l’entrée… En attendant qu’une partie des gens rentre et pour éviter de passer des heures à attendre, nous allons boire un verre un peu plus loin. Nous attendons environ une heure avant de retourner devant l’entrée. Là, il y avait toujours autant de monde…En regardant un peu, je m’aperçois, que les gens rentrent dans le parc un par un, au compte goûte, pendant qu’une foule compacte pousse derrière. Je comprends mieux pourquoi la queue ne désemplie pas…

On se décide quand même à rentrer. On va donc acheter des tickets. Ils sont en fait vendu au noir, derrière les grilles. Les gens les escaladent et négocient avec les vendeurs étant à l’intérieur. Finalement on arrive à avoir les places. On s’approche de l’entrée et là, le « spectacle » commence… On est comprimés comme pas possible, les gens se marchent les uns sur les autres. Il y a des mouvements de foule de droite à gauche. Je me sens comme un zébu (et oui, ici il n’y a pas de bœuf) qu’on veut faire rentrer dans son enclos. En rajoutant à ça le fait que tout le monde essaye de voler tout ce qui est possible dans les poches des autres…Je vous laisse imaginer l’ambiance. Heureusement, je suis resté attentif, et bien qu’ayant senti quelques tentatives d’intrusions dans ma poche, j’ai pu éviter de me faire voler l’argent que j’avais. Mais le plus surprenant a été l’approche du portail. Là, les gardiens fouettent les gens avec de grands bâtons en bois pour les faire reculer. J’ai eu l’impression qu’ils y prenaient un certain plaisir…

Après dix minute d’angoisse, je finis quand même par rentrer, sans m’être fait ni fouetté, ni volé. C’est déjà bien. Une fois que nous sommes tous à l’intérieur, petit bilan : un coup de fouet pour une malgache de l’ONG, un portable volé pour une autre, un peu d’argent perdu pour un troisième et une belle frayeur pour moi… Je crois que je ne retournerais pas à un concert malgache avant un petit bout de temps…

Après s’être remis de nos émotions, nous nous avançons vers la scène. Le concert est pour le moins surprenant. C’est en fait plutôt un spectacle de danse… Quatre danseuses se déhanchent dans des positions on ne peu plus suggestives qui auraient été largement censurées en France. Ici, ça n’a l’air de choquer personne. Tout le monde regarde ça avec un air presque détaché…C’est assez étrange. Visiblement, ici, ces danses font parties de la culture locale…

Tito (au centre) et Juan (avec qui le pars vers Tana), deux espagnols de l’ONG

Dimanche, journée à Maduran, un petit village au nord de Mangily. Là, contraste radical avec la soirée de la veille. Nous arrivons sur une belle plage, le paysage est très joli avec ses palmiers, ses eaux aux nuances de bleu et son ambiance apaisante.

La plage de Maduran

C’est vraiment agréable. Ca change de Tuléar qui n’est pas une ville particulièrement belle. Malheureusement, je suis un peu malade. Se rajoute à ça le fait que je me fais mal au genou en jouant au foot…Dommage…

Nous allons quand même faire une petite balade d’une heure en bord de plage, ça compense un peu.

Quelques pirogues en bord de plage

L’homme mystère…

Le retour vers Tuléar est assez difficile, nous roulons avec le 4x4 de l’ONG, qui pourtant est censé être confortable. Seulement, vu que nous roulons beaucoup plus vite, chaque trou est une épreuve difficile. Nous sommes chahutés de tous côté, ayant l’estomac un peu sensible depuis quelques temps, les minutes me paraissent très longues. Je suis donc bien content de retrouver la maison à l’arrivée.

Du sable…

Aujourd’hui, la maladie se confirme. Je pense avoir un peu de fièvre et être un peu enrhumé. Vu qu’ici les problèmes digestifs sont assez courants, ça commence à faire beaucoup. Le moral n’est pas au plus haut…Je décide donc de me reposer, pendant que les autres vont à St Augustin, une autre plage, qui paraît-il est aussi très jolie. C’est un peu frustrant mais j’ai besoin d’être au calme. La journée se passe tranquillement. J’espère que je serais en meilleure forme demain pour le départ vers Tana…

Là je m’apprête à faire mes valises. La deuxième étape de mon périple va bientôt commencer !

04 juin 2006

Le cyber café d'où je vous écris depuis un mois

Les choses se précisent petit à petit. C’est officiel, sauf évènement inattendu, je pars mardi matin pour Tana. J’en ai parlé à Stéphane, le responsable qui est d’accord pour me laisser partir. Mon copain à Tana est prêt à venir avec moi donc tout va bien. Je pense qu’on définira plus précisément notre trajet une fois qu’on se sera retrouvé. Il doit lui aussi faire prolonger son visa, je vais donc sûrement passer quelques jour à Tana en attendant. Je devrais pouvoir vous tenir au courant depuis là-bas.

(Les photos ont été prises pendant une soirée en l'honneur du mariage de Robert, un Vazaha de l'ONG:)Juan, Pierre, Camille et Thibault


Riza, Mathilde et Lova
(Stéphane en arrière plan)

Pierre, Marion,Lova, Moi, Juan et Lova (l'autre)

Demain, on devrais tous aller (tous les vazaha de l’ONG) dans un village au Nord de Mangily pour un petit repas tous ensemble et une journée au bord de la plage, ça devrait être sympa.

Je commence à avoir une bonne idée des endroits que je voudrais visiter. J’aimerais aller voir Fort-Dauphin, ville côtière qui paraît-il est magnifique (bien que très difficile d’accès)…m’arrêter ensuite dans le parc national de l’Isalo puis à Fianarantsoa où l’ONG dispose d’un centre de formation à l’agriculture. Ensuite prendre le seul train de passager de l’île vers Manakara. En revenant, nous devrions passer par le parc national de Ranomafana. Ensuite, pendant la remontée vers Tana, je pense m’arrêter à Ambositra puis Antsirabe. Ne sachant pas encore précisément combien de temps va nous prendre le voyage, je n’ai pas encore prévu la suite.

Ery et Camille (ils sont pas beaux leurs chapeaux?)

S’il me reste du temps (ce qui est loin d’être sûr), je visiterais peut-être le nord ou l’ouest à Morondava. Je ne prévois pas trop non plus puisque je pense qu’une grande partie du voyage se fera au gré des rencontres sur place et de ce que voudra faire Simon (l’ami avec lequel je pars).

Le départ de l’ONG se rapprochant, l’heure du bilan de ce premier mois est arrivée (et oui, ça fait déjà presque un mois…).

Je pars, mais je pars satisfait de ces quatre semaines. Ca n’aura pas été facile tous les jours. J’ai passé beaucoup de temps à me demander ce que je faisais ici et à n’avoir qu’une seule envie, rentrer…Je me suis rendu compte à quel point j’étais habitué au petit confort des pays riches. Toutes ces petites choses, qui nous paraissent tellement basiques et évidentes, qu’on ne s’imagine pas vivre sans: toilettes, douches, repas variés, eau potable, électricité, routes en bon état, etc…

Mais finalement, on s’y fait, et on commence à apprécier le pays, à découvrir les gens, la culture. A comprendre que, malgré leur extrême pauvreté, ils puissent garder une vraie joie de vivre. Je retiendrais, je pense l’image de ces dizaines d’enfants, partout dans la ville, s’amusant avec rien. Jouant au foot avec des ballons faits de plastique roulé en boule, attaché par quelques bouts de ficelles.

Un autre élément qui m’a étonné est le fait que beaucoup de malgaches (en tous cas, parmi ceux avec lesquels j’ai eu l’occasion de discuter) sont très bien dans leur pays, et n’ont aucune envie de partir pour l’Europe. Ils en ont une image assez négative (reste des blessures du colonialisme ?). Ils m’ont expliqué qu’en France, la vie était difficile, que tout était minuté, que les liens entre les gens étaient très différents de ceux qu’on peut trouver ici. Ils préfèrent vivre « mora-mora » (tranquillement), aller voir leurs amis quand bon leur semble, sans avoir à prévenir à l’avance, passer leurs soirées tranquillement chez eux, sans sortir au cinéma ou dans un bar. Ces réflexions m’ont surprises puisque, d’une part, je ne voyais pas la France comme un pays si dur (à les écouter, c’est l’impression qu’on a) et, d’autre part, nous avons plutôt en tête, l’image de ces milliers d’africains qui risquent leur vie chaque jour pour réussir à rentre en Europe. Le contraste est donc assez intéressant à observer.

Concernant l’ONG, j’ai beaucoup apprécié d’y travailler durant ces quelques semaines. Elle m’aura permis tout d’abord de m’intégrer beaucoup plus facilement et d’avoir le temps de découvrir les gens. Surtout, j’y ai compris à quel point il est difficile de faire évoluer les choses. Il vaut mieux, en se lançant dans ce genre d’aventure, ne pas espérer régler les problèmes des gens en quelques années. J’ai eu l’impression que l’apport des ONG est semblable une goûte d’eau dans la mer. La situation désastreuse du pays est principalement due à des problèmes économiques et politiques importants (même si, depuis 2002, le pays semble avoir retrouvé une certaine stabilité). Les ONG ne peuvent donc pas grand choses pour améliorer la situation économique globale du pays. Par contre, ces quelques goûtes d’eau apportent un soutient important aux populations. Bel Avenir permet, par les quelques actions qu’elle mène, d’améliorer un peu la vie des nombreux habitants de Tuléar, et c’est déjà beaucoup.

Je retiendrais aussi cette ville de Tuléar, très surprenante où l’on passe d’une rue-bidonville à un cybercafé dernier cris en quelques mètres. Ville de soleil et de poussière où de nombreux pousse-pousse y promènent de rares touristes dans des rues aussi plates que rectilignes.

Enfin, je finirais ce bilan en parlant de tous ces gens que j’ai pu rencontrer, volontaires de passage, malgaches travaillant pour l’ONG ou passants rencontrés aux hasard des rues. Souvent surprenants, il avaient tous des histoires très différentes les unes des autres. Ils m’ont chacun transmis une petit part de leur expérience et m’auront permis d’apprécier un peu plus ces premiers jours dans ce pays à la culture et aux habitudes si différentes.

J’espère que les jours à venir me permettront d’en apprendre encore un peu plus sur Mada et d’en revenir enrichi par toutes ces rencontre et découvertes.