Les choses se précisent petit à petit. C’est officiel, sauf évènement inattendu, je pars mardi matin pour Tana. J’en ai parlé à Stéphane, le responsable qui est d’accord pour me laisser partir. Mon copain à Tana est prêt à venir avec moi donc tout va bien. Je pense qu’on définira plus précisément notre trajet une fois qu’on se sera retrouvé. Il doit lui aussi faire prolonger son visa, je vais donc sûrement passer quelques jour à Tana en attendant. Je devrais pouvoir vous tenir au courant depuis là-bas.
(Stéphane en arrière plan)
Pierre, Marion,Lova, Moi, Juan et Lova (l'autre)
Demain, on devrais tous aller (tous les vazaha de l’ONG) dans un village au Nord de Mangily pour un petit repas tous ensemble et une journée au bord de la plage, ça devrait être sympa.
Je commence à avoir une bonne idée des endroits que je voudrais visiter. J’aimerais aller voir Fort-Dauphin, ville côtière qui paraît-il est magnifique (bien que très difficile d’accès)…m’arrêter ensuite dans le parc national de l’Isalo puis à Fianarantsoa où l’ONG dispose d’un centre de formation à l’agriculture. Ensuite prendre le seul train de passager de l’île vers Manakara. En revenant, nous devrions passer par le parc national de Ranomafana. Ensuite, pendant la remontée vers Tana, je pense m’arrêter à Ambositra puis Antsirabe. Ne sachant pas encore précisément combien de temps va nous prendre le voyage, je n’ai pas encore prévu la suite.
S’il me reste du temps (ce qui est loin d’être sûr), je visiterais peut-être le nord ou l’ouest à Morondava. Je ne prévois pas trop non plus puisque je pense qu’une grande partie du voyage se fera au gré des rencontres sur place et de ce que voudra faire Simon (l’ami avec lequel je pars).
Je pars, mais je pars satisfait de ces quatre semaines. Ca n’aura pas été facile tous les jours. J’ai passé beaucoup de temps à me demander ce que je faisais ici et à n’avoir qu’une seule envie, rentrer…Je me suis rendu compte à quel point j’étais habitué au petit confort des pays riches. Toutes ces petites choses, qui nous paraissent tellement basiques et évidentes, qu’on ne s’imagine pas vivre sans: toilettes, douches, repas variés, eau potable, électricité, routes en bon état, etc…
Mais finalement, on s’y fait, et on commence à apprécier le pays, à découvrir les gens, la culture. A comprendre que, malgré leur extrême pauvreté, ils puissent garder une vraie joie de vivre. Je retiendrais, je pense l’image de ces dizaines d’enfants, partout dans la ville, s’amusant avec rien. Jouant au foot avec des ballons faits de plastique roulé en boule, attaché par quelques bouts de ficelles.
Un autre élément qui m’a étonné est le fait que beaucoup de malgaches (en tous cas, parmi ceux avec lesquels j’ai eu l’occasion de discuter) sont très bien dans leur pays, et n’ont aucune envie de partir pour l’Europe. Ils en ont une image assez négative (reste des blessures du colonialisme ?). Ils m’ont expliqué qu’en France, la vie était difficile, que tout était minuté, que les liens entre les gens étaient très différents de ceux qu’on peut trouver ici. Ils préfèrent vivre « mora-mora » (tranquillement), aller voir leurs amis quand bon leur semble, sans avoir à prévenir à l’avance, passer leurs soirées tranquillement chez eux, sans sortir au cinéma ou dans un bar. Ces réflexions m’ont surprises puisque, d’une part, je ne voyais pas la France comme un pays si dur (à les écouter, c’est l’impression qu’on a) et, d’autre part, nous avons plutôt en tête, l’image de ces milliers d’africains qui risquent leur vie chaque jour pour réussir à rentre en Europe. Le contraste est donc assez intéressant à observer.
Concernant l’ONG, j’ai beaucoup apprécié d’y travailler durant ces quelques semaines. Elle m’aura permis tout d’abord de m’intégrer beaucoup plus facilement et d’avoir le temps de découvrir les gens. Surtout, j’y ai compris à quel point il est difficile de faire évoluer les choses. Il vaut mieux, en se lançant dans ce genre d’aventure, ne pas espérer régler les problèmes des gens en quelques années. J’ai eu l’impression que l’apport des ONG est semblable une goûte d’eau dans la mer. La situation désastreuse du pays est principalement due à des problèmes économiques et politiques importants (même si, depuis 2002, le pays semble avoir retrouvé une certaine stabilité). Les ONG ne peuvent donc pas grand choses pour améliorer la situation économique globale du pays. Par contre, ces quelques goûtes d’eau apportent un soutient important aux populations. Bel Avenir permet, par les quelques actions qu’elle mène, d’améliorer un peu la vie des nombreux habitants de Tuléar, et c’est déjà beaucoup.
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