Experiment à Madagascar

19 mai 2006

Retour de Mangily

Et voila, de retour a Tuléar après quatre jours à Mangily. S'achève aussi ma première expérience autonome à l'ONG. Je suis donc partis mardi matin de Tuléar avec mon matériel (fil de fer, pelle, vérou, cadenas...). Avant de partir, je passe à l'ONG pour rejoindre Louva, une Malgache qui viens avec moi mais qui, elle, sera là pour organiser la colonie de vacances (rappel: l'ONG a rénové des batiments à Mangily pour en faire un centre de vacances pour enfants pauvres). En partant, première surprise, José Luis, le responsable de l'ONG nous demande de prendre avec nous un grand tableau noir...vu le peu de place dont on dispose dans un taxi-brousse, ça promettait d'être pitoresque, surtout que nous étions déjà pas mal chargés. Nous nous débrouillons pour l'installer sur le premier taxi (qui doit nous emmener à la station de taxi-brousse à la limite de Tuléar) en le mettant sur le toit. Le chauffeur, pour le tenir, ouvre sont capot et sort quelques fils électriques...j'étais un peu halluciné mais il faut croire qu'ils ne servaient pas (enfin c'est ce que j'espère en tout cas). On rejoint donc le taxi-brousse et là je me fais interpeller par le chauffeur qui nous avait emmené la première fois (celui qui avait cassé en route...). Il a l'air tout content de me revoir mais je pense que c'est surtout parceque sont taxi était vide et que ça lui faisait un premier voyageur à emmener. Je me dis que ce serait vraiment la poisse si il tombait une deuxième fois en panne avec moi, on embarque donc avec lui. Heureusement, nous arrivons a destination sans problèmes. On débarque toutes nos affaires et allons nous installer. Je me mets ensuite au boulot pour avancer la cloture. Le soir, nous allons manger dans un petit resto pour vazaha (donc un peu plus cher...). J'en ai marre de manger du riz avec du zébu presque tous les jours. Ca fait du bien de changer un peu.
Le lendemain, les enfants arrivent et avec eux Vendela, une belge de 37 ans qui travaille pour l'ONG et qui est sur Mada depuis 1 mois et demi. Elle a pris 6 mois d'interruption de carrière pour pouvoir faire différents projets dans l'humanitaire. Après Mada, elle part au Togo puis au Pérou. A terme, elle a posé sa candidature pour travailler avec les nations unies. Je suis content de ne plus être tout seul pour faire le boulot, elle va pouvoir m'aider. L'aprèm, je me met à creuser le trou pour les ordure. On m'avait dit que c'était du sable et que je finirais mon trou en dix minutes. Dès le premier coup de pelle, je comprend que ça ne sera pas le cas. La pelle est dans un état assez dramatique (le manche s'enlève presque à chaque coup de pelle) et les racines ralentissent la progression. J'arrive quand même à avancer mais la pelle se décompose un peu plus à chaque fois. Le trou devant faire 1,50*1,50*1m, le travaille m'occupe quelques heures sous un soleil de plomb. Je finis par abandonner le manche pour ne creuser seulement qu'avec la partie métallique de la pelle. J'arrive finalement à creuser un trou de 40 cm de profondeur et la pelle ayant définitivement rendue l'âme, je m'arrête là.
Le soir en revenant, après le repas, nous tombons nez à nez dans le centre avec deux amis de Vendela qu'elle avait croisé l'aprèm. Je m'aperçoit que ce sont les deux vazaha qui étaient montés avec nous dans le taxi-brousse. En fait la fille a travaillé avec Vandela dans une autre ONG un mois avant près de Tana. Elles étaient amusés de se retrouver là toutes les deux en même temps. Nous passons donc une partie de la soirée ensemble. Voila pour la journée de mercredi.
Le jeudi, je profite de la colonie de vacances pour aller visiter avec eux le "village des tortues". C'est un petit parc crée pour sensibiliser les populations à la déforestation et aux dommages que cela crée sur la fône et la flore. A midi, nous recontrons un membre d'une autre ONG, que nous avions déjà rencontré à Tuléar. Que de rencontres innatendues, le monde est petit...
Nous parlons du monde des ONG, et nous constatons qu'il est de plus en plus difficile d'en trouver qui acceptent facilement des volontaires. Le domaine se professionnalise et, souvent, il est nécessaire de payer pour pouvoir obtenir un poste. De même, pour être rémunéré, l'accession est très difficile, il faut beaucoup d'expérience et c'est, souvent, un véritable parcours du combatant. Exemple: aux nations unies, le seul dossier de candidature fais 30 pages et Vendela a mis deux mois à réunir tous les papiers).
Le soir, en allant manger, petite frayeur... Nous partons un peu après les enfants qui vont manger ailleurs. En passant devant l'endroit où ils doivent manger, nous sommes interpelés pas Louva qui nous explique que plusieurs enfants ont été piétinnés par un zébu dans la rue...Nous allons les voir, ils sont soignés pas la maitresse. Heureusement, plus de peur que de mal, ils ont eu une belle frayeur et quelques égratignures, mais rien de trop grave. Le problème dans ces petites villes le soir est, qu'évidemment, il n'y a pas de lumière dans les rues. On n'y voit donc strictement rien, surtout quand la lune n'est pas encore levée. C'est assez effrayant, d'autant qu'étant blancs, nous sommes des cibles privilégiés pour les vols. Certains malgaches nous recommandent d'ailleurs de faire attention à nos affaires. Les trajets pour aller manger sont donc souvent un peu stressant mais, finalement tout se passe bien.

Aujourd'hui (vendredi), retour sur Tuléar, je vais enfin pouvoir prendre une bonne douche (froide) à l'eau douce et me changer, quel plaisir! J'arrive à me débrouiller pour rentrer avec les bus des enfants. Le voyage est donc plutôt confortable.

Voila pour les dernières nouvelles. N'hésitez pas à m'envoyer quelques infos par mail sur ce qu'il se passe en France, ça fait toujours plaisir.

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