Experiment à Madagascar

27 juin 2006

De retour!

Et voila, notre petit tour du centre de Mada s’est achevé hier. De retour à Tana, je retrouve enfin une connexion Internet digne de ce nom, vous allez donc pouvoir profiter des photos du voyage et du long récit de nos nombreuses aventures de ces quelques jours (pour ceux qui n’ont pas le courage de tout lire, je comprendrais, c’est un peu long…).

Avant des vous raconter tout ça, voici les photos de notre balade en vélo à Antsirabe (pour le texte, lire l'article écrit depuis Antsirabé):

Nos deux vélos en mauvais état...
Moi et la pédale du vélo de Simon
Arrivée au lac
Moi vu par Simon...

Une des nombreuse charette à zébus
Moi et Simon dans un pousse-pousse

J’avais arrêté mon récit à l’arrivée à Fianarantsoa. Nous avions eu du mal à trouver le logement de l’ONG et avions fini par loger chez le responsable des scouts qui habite là-bas.

Mercredi, nous avons profité de notre journée pour visiter la ville. Dans la matinée, ballade sur les hauteurs. Comme Tana, la ville est très vallonnée, ça grimpe, ça grimpe… Une statue de la vierge lui donne des petits airs de Rio.

La vierge dominant Fianarantsoa

L’après-midi, nous allons faire un tour à Bel Avenir, l’ONG pour laquelle je travaillais à Tuléar et qui a un centre à Fianarantsoa. Ici, ils gèrent un centre de formation agricole. Ils accueillent des familles de rue pour leur donner cours sur l’agriculture. Le centre fonctionne sur le même principe qu’une école. Les bénéficiaires habitent pendant un an dans des logements fournis par l’ONG, doivent se rendre au centre tous les jours et ont des examens régulièrement. Ils disposent d’un grand terrain sur lequel ils peuvent travailler : culture du riz, des pommes de terres, élevage…Au terme de l’année, l’ONG leur donne une parcelle de terrain qu’ils peuvent cultiver. Il remboursent par la suite le prix du terrain et en deviennent propriétaire. Cette année, c’est la neuvième promotion et le principe semble fonctionner plutôt bien. En plus de ces cours d’agriculture, le centre donne aussi une formation à la couture pour les femmes et à la menuiserie pour les hommes. Ceci leur permettra par la suite d’obtenir des revenus supplémentaires.

Les enfants des bénéficiaires à l'ONG

Jeudi matin, départ pour Manakara en train. La ligne Fianarantsoa – Côte Est est la seule ligne de transport de passagers de l’île. Elle relie Fianarantsoa à Manakara sur 163km. Le train est, pour le moins, assez antique. Les wagons datent de 1936 et certain rails de 1893...Ils ont été récupérés en Europe par les colons français puis ramenés à Madagascar pour construire la voie. Le voyage est aux antipodes de ce dont on peut avoir l’habitude en Europe. Ici, nous mettons 9h pour parcourir toute la distance, soit une moyenne de 18km/h…Il vaut mieux être patient. Le train s’arrête dans les 17 gares pour prendre des passagers ainsi que des marchandises. C’est assez surprenant de le voir se frayer un chemin à travers la végétation. Les arbres sont à quelques centimètres seulement des fenêtres et il suffirait d’arrêter le train quelques jours pour que tout soit recouvert. Ici, c’est le passage du train qui permet de couper les arbres, la voie ne semble pas être particulièrement entretenue autrement.

La locomotive du train

Le train

Un des paysage vu du train


Cette ligne est un extrêmement importante pour l’économie locale puisque aucune route ne dessert ces villages. Sans le train, ils se retrouveraient donc complètement isolés.
Petite anecdote au passage, en cours de route, le train s’arrête au beau milieu de la voie. Il l’avait déjà fait à plusieurs reprises, on n’est donc pas particulièrement surpris. Pourtant, certaines personnes commencent à descendre et on sent une certaine agitation. Après quelques instants, le train finit même par reculer. Au début, j’ai un peu du mal à comprendre mais après quelques mètres, tout s’éclaire… Un cochon est tombé du train…. Incroyable…Il a donc fallu s’arrêter pour aller le chercher, et le refaire monter. Vu sa taille, ils ont du se mettre à 4 pour arriver à le ramener dans le wagon…Assez pittoresque…
En fin de journée, nous finissons par arriver à Manakara. Là, nous allons loger chez un scout (encore un) qui possède un petit hôtel en face de la gare. En attendant la tombée de la nuit, nous en profitons pour aller nous balader sur la plage. J’ai enfin touché l’océan Indien…la classe…

Le lendemain, nous décidons d’aller faire une petite promenade en pirogue sur le canal des Pangalanes. C’est un canal construit par les français pour relier Manakara à Tamatave , la deuxième ville du pays. Malheureusement, faute de moyen, il n’est pas entretenu et il n’est donc plus praticable sur l’ensemble du trajet.
Nous commençons donc par nous renseigner dans un petit village au bord du canal. On trouve quelqu’un qui veut bien nous emmener et on fixe un prix. Petit soucis, en montant dans sa pirogue, on manque de se renverser à chaque mouvement…Malgré le fait que le pêcheur nous assure qu’il n’y a pas de problème, on sent bien qu’on pourrait finir à l’eau au beau milieu du canal. On se décide donc à aller chercher ailleurs. Coup de chance, un guide du village passant par là, nous propose de nous emmener. Il parle bien le français, ce qui est quand même plus facile pour les explications. Il possède aussi une pirogue beaucoup plus stable. On embarque donc. La ballade est magnifique. Tout est très calme, on n’entend que le bruit de la pirogue sur l’eau, c’est un vrai bonheur.

Une pirogue sur le canal

Le canal des Pangalanes

Moi dans la pirogue, grande classe...

Les Power Rangers version Malgache...

...et il ne faut pas les énerver!

En chemin, le guide nous explique les traditions locales. En parlant d’un village de pêcheurs situé sur le bord du canal, il nous explique qu’ils ont deux grandes traditions. La première est de n’accueillir aucun fonctionnaire. Seul les pêcheurs et leurs familles ont le droit d’y habiter. La deuxième consiste à ne jamais faire d’économie. Dès qu’ils ont de l’argent, ils doivent tout dépenser le jour même sinon ils seront maudis. La seule exception à cette règle est la possibilité d’économiser…pour acheter une télé pour la coupe du monde…Comme quoi, la passion du foot dépasse par endroit la ferveur religieuse et les cultes ancestraux…

Le soir, départ vers le parc national de Ranomafana.
Comme prévu, nous arrivons à 17h pour le départ. Comme d’habitude, malgré que tout le monde nous assure que nous allons partir rapidement, nous ne partons que vers 19h…Normal…Par crainte des vols sur cette route, les taxis partent par groupe de deux pour limiter les risques.
Les heures de voyage qui vont suivre vont être assez exécrables. Je crois qu’il est difficile d’avoir une route aussi mauvaise. Il vaudrait presque mieux passer en pleine forêt, ce serait aussi bien. Il n’y a pas un endroit qui reste à peu près plat sur plus de 100m. On passe des heures à sauter de bosse en bosse, à être secoué dans tous les sens. Ajouter à cela le fait que nous sommes cinq sur notre rangée pour 3 places et que les sièges sont à peu près aussi confortable qu’une bonne planche de bois…Que du bonheur.. J’ai aussi eu la chance d’avoir un voisin bien fatigué. Il se faisait donc un grand plaisir de s’endormir systématiquement sur moi. J’avais beau le pousser, lui donner des coups de coude, rien à faire... Il a même réussi à continuer à dormir avec la tête comprimée entre mon dos et le siège (oui, il avait la tête derrière mon dos…). Très impressionnant mais aussi très agaçant. Autant vous dire que je n’ai pas beaucoup dormi…
Heureusement, nous avons fini par arriver à bon port vers 4h du matin. Mais notre n’est que de courte durée. Ayant maintenant bien envie de nous reposer, nous partons à la recherche d’un hôtel. Ranomafana n’étant pas une très grande ville, il n’y en a pas des centaines. On en trouve un sur le guide qui semble bien. Problème, en arrivant, toutes les lumières sont éteintes, il n’y a pas un bruit…On commence à croire qu’on va devoir passer la nuit dehors…Perspective réjouissante…Heureusement après une dizaine de minutes, on voit une petite lumière se rapprocher, c’est le gardien…Ouf…On va pouvoir dormir ! Quel bonheur !

Le lendemain, repos. Après la nuit éprouvante de la veille, grasse matinée et petite ballade dans la ville. Au passage on tombe sur un match de foot de l’équipe de jeunes de Ranomafana Ouest contre celle de Ranomafana Est (enfin quelque chose dans le genre…). C’est assez amusant, surtout quand on sait que Ranomafana est un tout petit village qui doit compter quelques centaines d’habitants… Les gens sont remplis d’une grande ferveur et chaque action de grands cris des supporters de chaque équipe.

La coupe du monde locale

L'équipe de supporters


Dimanche, nous partons faire la visite du parc national, situé à quelques kilomètres du village. Nous sommes accompagné par un guide (une connaissance scout lui aussi, décidément, ça n’arrête pas…) qui a pour mission de trouver des lémuriens, l’attraction principale du parc. Et c’est parti pour cinq heures de marche dans la forêt tropicale. C’est un endroit absolument vierge avec seulement quelques petits chemins perdu au milieu. Pas de chance, aujourd’hui, c’est jour de pluie. Les chemins étant plutôt étroits et très escarpés (comme souvent, ça monte et ça descend tout le temps), la balade promet d’être sportive. Et effectivement, c’est le cas. Nous sommes trempés jusqu’aux os, nous manquons de tomber à chaque appuis, c’est l’aventure. Heureusement, nous avions eu la lumineuse idée d’acheter de bonnes chaussures de marche l’un et l’autre, sans quoi nous aurions sans doute fini dans un état assez désastreux. Nous arrivons donc à nous frayer un chemin à travers les branches et après avoir pris le rythme, la balade devient assez agréable. En plus, nous avons la chance d’apercevoir quelques lémuriens, ce qui n’est pas déplaisant. Nous marchons donc pendant cinq heures puis rentrons au village bien fatigués mais contents de notre balade.

Un petit caméléon

Pour ceux qui doutent encore du fait que la forêt soit difficile d'accès

Et pour ceux qui doutent du fait que j'étais trempé

(oui théoriquement c'est un k-way)...

Simon après 4h de marche, le repos du guerrier

Le lendemain étant le jour de la fête nationale (la fête de l’indépendance, le 26 juin), nous sommes obligés de prendre un taxi-brousse aujourd’hui, si nous ne voulons pas rester coincer ici pendant deux jours. On arrive à en attraper un. A bord, nous avons le bonheur d’être avec un groupe de « musique » qui a déjà commencé la fête avec quelques heures d’avance…ils ont donc une fâcheuse tendance à chanter faux et à nous crier dans les oreilles. Décidément, ces derniers jours, nous ne sommes pas gâtés par les transports… Sur la route, on croise beaucoup de gens qui, eux aussi ont commencé la fête et ne marchent déjà plus très droit (pour info, il est environ trois heure de l’après-midi) voire ne marchent plus du tout…Ca promet pour le lendemain. En route, le chauffeur est obligé de s’arrêter à plusieurs reprises pour remettre du liquide dans son moteur. Arrivé à 10km de Fianarantsoa, il réitère l’opération, mais cette fois, un des jeunes du groupe de musique descend et commence à le taper sans trop de raisons apparentes…Heureusement, ça ne va pas très loin et ses amis l’arrêtent mais l’ambiance est un peu tendue… Quelques kilomètres plus loin, on s’arrête une nouvelles fois. Là, pas de problèmes avec les musiciens, cette fois, le moteur commence à ne plus en pouvoir. Le chauffeur n’ayant visiblement plus de liquide, on le voit partir avec son bidon vers les rizières à la recherche d’eau à peu près propre (j’ai un peu du mal à comprendre ce qu’il va faire avec de l’eau dans son moteur mais bon…). Les méthodes de réparation malgache me surprendront toujours... Après avoir disparu quelques minutes, il finit par revenir et nous repartons en espérant que ça tienne encore quelques kilomètres…Evidemment, ce n’est pas le cas. On se décide donc à descendre et prenons un taxi pour finir le chemin.
Ouf, on arrive à bon port et allons dormir à l’ONG. Je crois que les taxis-brousse malgaches valent le déplacement à eux tout seuls…

Le soir, c’est la grande soirée de fête. Alors que d’habitude, les rues sont désertes à partir de 8h, ce soir c’est l’évènement. Tout le monde est dehors et fait la fête. C’est assez hallucinant de voir tous ces gens, qui n’ont presque pas un sous pour manger, dépenser sans compter pour faire la fête. Le 26 juin est vraiment un jour à part dans l’année malgache. Le gouvernement offre des cadeaux dans toutes les villes. C’est LE jour de fête et tout le monde se fait plaisir sans penser au lendemain.
C’est d’ailleurs un des grands problèmes de la société malgache. Ici, les gens n’économisent que très peu. Dès qu’ils ont leur salaire, ils en dépensent une grande partie dans les jours qui suivent. Ils se retrouvent donc à devoir tenir le reste du mois avec presque rien et vivent donc dans des conditions très difficiles…C’est le même problème dans l’agriculture. Les gens ne font pas de stock. Ils vendent tout leur riz dès qu’ils en ont et se retrouvent obligés d’en acheter à un prix beaucoup plus cher lorsque ce n’est plus la saison…Ca détruit en partie l’économie.

Mardi, départ pour Tana en fin de journée. Notre petit périple s’achève. Le voyage retour se passe de manière plus calme que les deux derniers trajets. Nous avons pu faire tout ce que nous voulions faire et, malgré les quelques petites difficultés rencontrées en cours de route (mais qui font tout le charme du pays), nous sommes bien content de ces quelques jours de voyage.

5 commentaires:

  • salut, je sais toujours pas situ es au courant des résultat du match de hier soir mais la france à gagné l'espagne 3-1!!!!
    but de ribéry, viéra et zidane. voila pour les infos nationales.
    ils joue les quart samedi soir à 21h et je peux te dire que lionel rale parce que nous sommes de mariage!!!
    voila ben continue tes belles avantures!
    grosses bises.

    Par Anonymous Anonyme, À 28/6/06 09:39  

  • Salut Emilie, merci pour tous ces résultats. Ne t'inquiète pas, à Madagascar, on suit au moins autant la coupe du monde. Ici aussi c'est la passion nationale.
    Vu que vous êtes de mariage, cette fois, c'est moi qui vous tiendrais au courant des résultats...
    A bientôt.
    François.

    Par Blogger Francois, À 28/6/06 15:42  

  • Salut Francesco, je vois que ma tendre aimé te tiens au courant des news footbalistiques, t'as vu comme elle est bien éduquée? sinon faut que tu rentre car ça fait chier que tu sois a madagascar pendant que nous on se baigne dans les piscines au soleil en regardant les matchs de la france qui gagne... (sauf que je ne verrai pas le plus important, celui contre le brésil !!). t'étonne pas trop de ne plus avoir de news d'amélou car elle n'a plus internet (même que c'est vrai). Bise a toi Fransisco et à plu. tu m'a toujours pas dis quand tu rentrerrai....
    Lionel

    Par Anonymous Anonyme, À 29/6/06 18:17  

  • ouai je sais que ça vous embête beaucoup que je me beigne dans l'océan indien sur des plages de sable fin pendant que vous êtes à la piscine à Villeneuve sur Lot...;) Surtout que je pourrais regarder France-Brésil...Et puis ce soir, Italie Ukraine puis Argentine Allemagne...dur dur...
    Pour mon retour, c'est le 25 Juillet...ça se raproche...

    Par Blogger Francois, À 30/6/06 16:06  

  • Waouh!!!
    je suis scoute et je viens de fianarantsoa.
    En plus j'habite à agen.
    c'est marrant votre petite aventure à Fianarantsoa comme quoi c'est utile d'être scout.
    Voilà c'est juste pour vous souhaiter du plaisir dans votre petite mission.
    Bonne chance Simon et Francesco

    Par Anonymous Anonyme, À 30/8/06 01:06  

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