Experiment à Madagascar

30 mai 2006

quelques nouvelles de plus....

La façade de l'ONG
Après un petit week-end tranquile (un peu trop peut-être...) j'ai repris ma recherche de pièces pour Mangily. Nous avons commencé par faire le tour de quelques garagistes de Tuléar à la recherche de métal. Je me rends compte petit à petit qu'il est exrèmement difficile d'en trouver à Mada à un coup abordable. En me renseignant un peu, on m'explique qu'en fait, une grande partie du métal mondial va vers la Chine ou les pays occidentaux et qu'il y en a très peu ici. Le peu qu'il y a est acheté par quelques personnes qui le revendent à prix d'or. Souvent ce sont les kharans (malgaches d'origine indo-pakistanaise) qui font cela. Et en effet, en se rendant dans les quincailleries (toutes gérées par des karans), ils ont des entrepots plein de barres et de plaques, c'est assez surprenant...

L'intérieur de l'ONG

N'ayant pas réussi à trouver du métal, nous allons chez notre cher fournisseur qui nous a promis de tout nous livrer lundi matin (après nous avoir promis pendant trois jours de nous livrer le lendemain..). J'ai quelques doutes sur le fait qu'il ait fabriqué toutes les pièces. Effectivement, en y allant, ils n'ont pas finis..."Demain, promis"....mouai...on verra bien...
A 17h, rendez-vous avec Tauton (le soudeur) pour voir des échantillons qu'il devait me fabriquer. Manque de bol, il n'a pas ammené d'échantillons mais seulement quelques plaques de métal...(ce qui me surprend à peine...on s'habitue finalement...). Nous discutons quand même de la pièce que je voudrais qu'il fabrique. On tombe à peu près d'accord sur un modèle et un prix (250 000 Fmg (1€=2600Ar=13000Fmg)). Je lui demande de repasser mardi pour lui confirmer la commande.

Le cinéma dans l'ONG

Mardi matin, je retrouve Tauton avec Juan (avec qui je travaille en ce moment). On rediscute du modèle qu'on avait définit, on propose une autre solution qui nous semble un peu plus résistante et là, il nous annonce un prix de 500 000 Fmg...Un peu abusé à mon goût. S'entamme alors une longue négociation (presque 1h) pour arriver à faire baisser les prix. Après lui avoir donné une bonne dizaine d'arguments, lui avoir montré précisément ce qu'on voulait, on arriver à descendre à 300 000 Fmg... Je ne suis pas mécontent de moi, ça fait quand même une réduc de 40%, c'est pas mal...
Après cela, comme tous les jours, je pars voir mon "amis" le fournisseur. Ouf, il a fabriqué quelques pièces: 34 d'un modèle sur 46 commandées, et n'a pas commencé l'autre modèle. Bon je suis quand même content d'avoir vu quelques pièces, c'est rassurant. On verra demain s'il a tout fini. Sinon Tauton a commencé la fabrication (il travaille à l'ONG, c'est pratique pour contrôler l'avancée des travaux...) des pièces et ça semble bien se dérouler. Je pense que nous devrions pouvoir partir pour Mangily jeudi matin pour installer tout ça.

La rue en sortant de chez moi
(ma maison est en blanc en haut à gauche)

Dans l'après-midi, je suis allé voir Air Madagascar pour un problème de billet (j'ai une reservation pour le vol retour, mais l'agence a oublié de nous donner le billet...). Problème, il est impossible d'imprimer des billets électroniques à Mada... D'ici à ce que je me retrouve coincé ici...;). Normalement la personne de l'agence doit rappeler à l'ONG quand elle aura trouvé une solution. On verra ce que ça donne.

Voila, sinon, nous avons fini la banderole pour la coupe du monde. Elle annonce que la coupe du monde sera diffusée à l'ONG (en direct dans le cinéma, voir photo). Ca devrait être sympa! Malheureusement, c'est un peu rageant d'avoir passé deux jours à faire des pochoirs et de la peinture. Ce n'est pas un boulot très valorisant...et je ne vois pas bien l'intérêt d'être venu si loin pour faire ça...m'enfin bon...il fallait bien que quelqu'un le fasse...


Petite histoire des kharans.
Les karans, comme je l'ai déjà dit, sont des malgaches d'origine indo-pakistanaise. Malheureusement pour le reste de la population malgache, ils forment un réseaux très puissant et aux liens très résistants. Ainsi, ils contrôlent l'ensemble du commerce sur l'île. C'est très suprenant parceque tous les magasins sont tenus, sans exceptions par des kharans. Grace à cela, une grande partie des richesses leur revient. Et effectivement, il suffit d'observer les rares voitures dans les rues pour constater qu'elles sont toutes conduites, soit par des kharans, soit par des vazaha...Et, souvent, ce sont de gros 4x4. Une bonne partie des malgaches ne les apprécient donc pas beaucoup et les détestent même souvent...

Petit clin d'oeil aux fouteux: même ici, l'OM a des supporters...

28 mai 2006

Dernières nouvelles

Des pirogues sur la plage à Mangily
Une vue d'un marché où nous avons un fournisseur (celui qui ne nous a pas livré vendredi dernier...).
Hier matin (samedi), j'avais donc rendez-vous avec Tauton, le soudeur. Par mesure de précaution, on lui avait dit de venir à 8h, en se doutant bien qu'il arriverais plus tard... Effectivement il est arrivé vers 8h45...Heureusement, nous avons pu disctuter correctement de la fabrication des pièces. Le problème est encore la matière première. Il semble qu'il ne soit pas évident de se procurer de l'acier a un prix raisonnable à Mada. Il nous a quand même dit qu'il allait faire le tour de ses connaissances pour en trouver. Si c'est le cas, il devrait pouvoir nous fabriquer les pièces. D'après José Luis, c'est un bon artisant (même si la ponctualité n'est pas son fort...) ce qui est rassurant. Nous lui avons commandé un échantillon de chaque pièce pour lundi après-midi. On verra si il est à l'heure cette fois ci...
On doit aussi aller voir notre fournisseur qui n'avait pas fabriqué les pièces pour vendredi dernier. J'espère que ce sera fait demain.

Sinon, la journée a été assez tranquille. J'ai participé à un petit cours de jonglage donné par Juan. C'était sympa de voir les petites filles toutes contente d'apprendre à jongler (même si elles sont assez dissipées...). J'ai aussi jeté un coup d'oeil au cours de capoeira (un art martial) c'est très impressionant... Aujourd'hui (dimanche), repos...

J'essaye de me mettre petit à petit au malgache. Je commence à savoir dire quelques mots. La grammaire est très basique mais les mots sont tellement différents de chez nous que ce n'est pas facile de les retenir. Je vais persévérer, on verra ce que ça donne avec le temps. Pour info: Bonjour = Salama; Aurevoir= Belouma; Merci= M'saoutcha; combien ça coûte= Otchin', excusez-moi= asafady.
Je vais m'arrêter là pour l'instant. Un des problèmes avec le malgache est que c'est une série de dialectes. Ce que j'apprend ici ne pourra donc que très peu me servir lorsque j'irais dans une autre région...C'est un peu frustrant...

Concernant le séjour, je me rend compte que ça fait déjà presque trois semaines que je suis là...Sachant que j'aimerais partir visiter le reste de l'île pendant environ un mois, il ne me reste que quatre semaines à l'ONG. L'air de rien le temps passe...

Une dernière petite remarque concernant la conservation des aliments. Je parlais, dans mon article sur le taxi-brousse de la manière dont sont conservés les aliments à Madagascar. La plupart du temps, il n'y a pas de frigo. Le poisson et la viande sont donc disposés directement sur les étals (ou sur le sol) et les mouches les recouvrent rapidement. Les aliments sont mis dans des seaux dont la fréquence de lavage doit être trimestrielle voir semestrielle... Au début c'est assez choquant, mais ici c'est normal et on s'y fait assez vite. En voyant ça, on se pose quand même des questions sur l'ultra-sécurisation des aliments en Europe (chaine du froid, conditionnement, conservateur...etc...). Ici, tout ça n'existe pas mais, par contre, tous les aliments sont cuisinés dans la journée, le poisson est péché dans la nuit ce qui garantit une certaine fraîcheur.Rien n'est produit à l'avance.
Quand on compare ça à l'énorme gaspillage que l'on peut voir en Europe où des tonnes de nouriture sont jetées chaque jour, on peut se demander qui à raison...
J'ai l'impression que Madagascar est à un extrême (ex: tant que le poisson péché n'est pas vendu, il reste sur l'étal et ce n'est pas dit que le stock soit vendu dans la journée...il vaut mieux ne pas être le dernier acheteur...) mais je me dis que les pays occidentaux sont sans doute tombés dans l'autre extrême de la surprotection...

27 mai 2006

Quelques photos de plus

Desole pour le manque de commentaire aujourd hui mais je suis sur un clavier querty [americain] donc c est pas evident...Si vous avez des questions ou des suggestions sur ce que vous voulez que je vous raconte, dites le moi

Une petite fille a cote de l eglise a Mangily...
Le fameux Baobab un des symboles de Mada.
Une photo de la rue se situant juste a la sortie de chez moi...Je pense que ca se passe de commentaire...

26 mai 2006

Les dernières nouvelles

Un petit point sur les dernières nouvelles.
Aujourd'hui, nous avons poursuivi avec Juan notre recherche des pièces nécessaires pour aller sécuriser Mangily. Nous avions convenu avec un vendeur dans une sorte de marché, qu'il nous fabrique des pièces pour jeudi soir. Ce matin (vendredi), nous allons donc le voir, pensant récupérer nos pièces, c'était mal connaître les habitudes malgaches. Il nous dit donc qu'elles ne sont pas prêtes mais que nous pouvons repasser cette après-midi à 14h. Prudent, nous décidons de passer vers 15h. Entre temps, nous avions rendez-vous à 14h30 avec Tauton, un soudeur, pour qu'il nous soude certaines pièces. A 15h15, toujours personne....nous nous rendons donc chez notre premier vendeur pour récupérer les pièces. Il n'est pas là...grrr...ça commence à m'énerver... A sa place, un autre vendeur nous explique longuement que les pièces ne sont pas prêtes mais que nous pouvons repasser 10mn après pour voir son collègue qui doit être plus au courant... Je ne précise pas que, même une heure après, son collègue n'était toujours pas là... On demande donc quand seront prêtes les pièces....réponse.....lundi matin...!!! Erffffffffff!!! Bon, on leur demande donc un rabais (c'est déjà ça de pris...), accordé...

Fort de cette petite mésaventure, on est quand même allé chez un garagiste pour lui demander si il pouvait nous faire le même boulot. Il dit que oui mais qu'il n'a pas de plaques d'acier. On part donc à la recherche de plaques. Pour ça, on se rend dans un autre "garage" (en gros une cours ou deux ouvriers bricolent comme ils peuvent les voitures...) et on trouve des plaques d'acier. Le problème est que le patron n'est pas là...on ne pourra donc avoir le prix que samedi matin... Dur dur de trouver ce qu'on veut.

Entre temps, nous étions passé chez Tauton pour savoir pourquoi il n'était pas là. Sa femme nous répond qu'il a oublié et qu'aujourd'hui, il n'est pas sur Tuléar. On prend donc rendez-vous pour demain matin...On verra bien si cette fois il est là....

Voila un petit aperçu du business à Mada...c'est pitoresque. En en parlant avec José Luis, le responsable de l'ONG, il me dit d'un air mi-moqueur, mi-agacé: "eh oui, c'est comme ça Madagascar..."
On m'avait prévenu mais l'expérience est toujours plus surprenante....

Les photos débarquent!!!

Et voila, les photos arrivent. Ca devrait vous permettre de suivre mon périple de manière plus sympa.
Ici, une photo prise à Mangily pendant la visite d'un parc à tortues avec les enfants du collège français de Tuléar.
La fameuse aventure du taxi-brousse...que du bonheur...On voit ici le conducteur (en bleu) entrain de bidouiller la partie tenant la roue. Avec le sable autour, la réparation n'a pas du tenir bien longtemps.


Moi avec Juan, un de mes colocs, dans notre belle chambre. Au milieu la petite table de nuit que nous avons bricolée. Pour finir, les indispensables moustiquaires, très utile pour espérer dormir sans se réveiller couvert de boutons...
















Les filles d'un collège de Tuléar venant assister, à l'ONG, à la projection d'un film sur les problèmes de prostitution.






23 mai 2006

Boulot Boulot

Aujourd'hui au boulot!! Ce matin nous sommes allés avec Juan et Ery faire le tour des quincailleries et des garages pour récupérer les derniers prix qui nous manquaient. Ensuite nous avons fait un joli devis tout propre pour présenter ça au chef (José Luis). Il était content de notre boulot. Ca fait plaisir! Au passage, je commence à apprendre l'art délicat de la négociation, ou comment faire passer un produit de 10000 à 7500 Fmg (Francs malgaches) en espérant obtenir 1000 de moins pour demain. On verra...
Sinon ce soir, le neuveu de José Luis est arrivé, il est aussi espagnol (c'est bien, je vais pouvoir pratiquer avant de partir pour Madrid...), il a 20 ans et vient de finir ses études de kiné. Il reste ici un an et ne parle pas encore trop bien le français. Le pauvre, il a fait le voyage de Tana à Tuléar en taxi-brousse...résultat 20 heures de route et une bonne fatigue à l'arrivée. Il faut préciser que dans les taxi-brousse, de peur que l'on s'ennuie pendant le voyage, le chauffeur prend toujours soin d'installer une grosse baffle et de mettre la musique à fond (nuit y compris)... Forcément, pour le sommeil ce n'est pas idéal... (quand je vous dis que les malgaches sont gentils et vivants...;) Donc je pense que son arrivée à Mada à due le secouer un peu...

Une bonne nouvelle, vous allez être content, je devrais bientôt pouvoir mettre des photos sur le blog. Ce sera plus ludique...

22 mai 2006

En bonne voie d'acclimatation

Après Mangily, un petit week-end bien mérité. Les deux jours ont été très tranquiles. Samedi, rien de particulier à raconter (je pense que c'est bon signe, si je n'ai rien à raconter c'est que je dois commencer à m'habituer à la vie ici).
Le soir nous avons quand même entrepris la construction d'une étagère pour notre chambre. Je suis donc allé acheter des planches dans l'après-midi que nous avons découpées par la suite.

Le dimanche matin, je me suis incrusté dans la réunion sur Ankalika. On avait rendez-vous avec un ingénieur malgache travaillant dans le bâtiment. Il va suivre avec nous le chantier. Même si je n'ai pas tout compris (je ne maîtrise pas encore le vocabulaire du bâtiment...), c'était quand même très intéressant. En rentrant je pourrais presque construire ma maison...;).
Dans l'après-midi, nous avons fini notre étagère et fait une table de nuit. Notre chambre commence à prendre forme petit à petit. Presque un petit palace...(malgache...;).

Sinon à la maison il y a une super bonne ambiance. On est maintenant 8 ensemble, dont deux espagnols, j'ai de la chance d'être tombé ici. Il devrait y avoir une personne de plus qui va arriver dans les jours à venir.
Par contre la maison contraste vraiment avec l'environnement alentours. On a la chance d'habiter une "belle" maison en dur et juste en sortant de chez nous, on est dans une rue-bidonville avec des espèces de petites cabanes. Ca fait toujours un peu bizarre. D'un autre côté, les gens gardent le sourire, ils nous disent bonjour quand on passe. Là ou en France on considèrerait la situation dramatique, ils semblent s'en accomoder et conserver une vraie joie de vivre. C'est vraiment là que je me rend compte qu'il est impossible de se faire une idée de ces choses là sans être allé sur place

Aujourd'hui on a commencé par la réunion habituelle du lundi matin. Je vais repartir une dernière fois pour Mangily en compagnie de Juan (l'espagnol arrivé la semaine dernière avec qui je partage aussi ma chambre) et de Ery un malgache de l'ONG. José Luis m'a demandé de finaliser le centre en sécurisant toutes les ouvertures (portes et fenêtres). C'est un boulot assez important puisqu'il faut que les protections soient bien résistantes de manière à éviter toute possibilités de vol. Si le boulot est mal fait et qu'il y a un vol, je vais me faire taper sur les doigts... Nous allons donc poser des barres de bois et de métal pour bloquer les portes. Ce soir nous devrions aller voir les quincailleries du coin pour obtenir un devis (il faut faire fabriquer un certain nombre de pièces). Je devrais partir là-bas dans la semaine et pour deux ou trois jours.

Quand ce sera fini, je vais commencer à travailler sur la construction de l'école à Ankalika. Je suis content, c'est un projet qui m'intéresse beaucoup et qui, je pense, sera très formateur. Je suis très surpris de voir la facilité avec laquelle ils nous confient des responsabilités. Que ce soit à moi pour la sécurisation de Mangily ou à l'équipe qui travaille sur Ankalika. Il faut savoir qu'aucune des personnes travaillant pour la construction de l'école n'a de compétences en batiment. Il y a deux ingénieurs sortant de l'école de 25 ans, l'un n'ayant jamais travaillé et l'autre ayant seulement un an d'expérience en électronique, un troisième ingénieur de 29 ans ayant travaillé dans le matériel médical et l'autre étudiant de l'ICAM. Pourtant, ils sont en autonomie presque totale et doivent se débrouiller pour construire tous les batiments (l'école, les bureaux, la cuisine...). C'est sans doute un peu risqué mais d'un autre côté la méthode semble réussir à l'ONG vu sa croissance très importante.

Voila, sinon comme je le disais au début de l'article, je pense que je commence à m'acclimater au pays. Jusqu'à maintenant ça n'avait pas été évident tous les jours mais je crois que maintenant ça va aller mieux.

19 mai 2006

Retour de Mangily

Et voila, de retour a Tuléar après quatre jours à Mangily. S'achève aussi ma première expérience autonome à l'ONG. Je suis donc partis mardi matin de Tuléar avec mon matériel (fil de fer, pelle, vérou, cadenas...). Avant de partir, je passe à l'ONG pour rejoindre Louva, une Malgache qui viens avec moi mais qui, elle, sera là pour organiser la colonie de vacances (rappel: l'ONG a rénové des batiments à Mangily pour en faire un centre de vacances pour enfants pauvres). En partant, première surprise, José Luis, le responsable de l'ONG nous demande de prendre avec nous un grand tableau noir...vu le peu de place dont on dispose dans un taxi-brousse, ça promettait d'être pitoresque, surtout que nous étions déjà pas mal chargés. Nous nous débrouillons pour l'installer sur le premier taxi (qui doit nous emmener à la station de taxi-brousse à la limite de Tuléar) en le mettant sur le toit. Le chauffeur, pour le tenir, ouvre sont capot et sort quelques fils électriques...j'étais un peu halluciné mais il faut croire qu'ils ne servaient pas (enfin c'est ce que j'espère en tout cas). On rejoint donc le taxi-brousse et là je me fais interpeller par le chauffeur qui nous avait emmené la première fois (celui qui avait cassé en route...). Il a l'air tout content de me revoir mais je pense que c'est surtout parceque sont taxi était vide et que ça lui faisait un premier voyageur à emmener. Je me dis que ce serait vraiment la poisse si il tombait une deuxième fois en panne avec moi, on embarque donc avec lui. Heureusement, nous arrivons a destination sans problèmes. On débarque toutes nos affaires et allons nous installer. Je me mets ensuite au boulot pour avancer la cloture. Le soir, nous allons manger dans un petit resto pour vazaha (donc un peu plus cher...). J'en ai marre de manger du riz avec du zébu presque tous les jours. Ca fait du bien de changer un peu.
Le lendemain, les enfants arrivent et avec eux Vendela, une belge de 37 ans qui travaille pour l'ONG et qui est sur Mada depuis 1 mois et demi. Elle a pris 6 mois d'interruption de carrière pour pouvoir faire différents projets dans l'humanitaire. Après Mada, elle part au Togo puis au Pérou. A terme, elle a posé sa candidature pour travailler avec les nations unies. Je suis content de ne plus être tout seul pour faire le boulot, elle va pouvoir m'aider. L'aprèm, je me met à creuser le trou pour les ordure. On m'avait dit que c'était du sable et que je finirais mon trou en dix minutes. Dès le premier coup de pelle, je comprend que ça ne sera pas le cas. La pelle est dans un état assez dramatique (le manche s'enlève presque à chaque coup de pelle) et les racines ralentissent la progression. J'arrive quand même à avancer mais la pelle se décompose un peu plus à chaque fois. Le trou devant faire 1,50*1,50*1m, le travaille m'occupe quelques heures sous un soleil de plomb. Je finis par abandonner le manche pour ne creuser seulement qu'avec la partie métallique de la pelle. J'arrive finalement à creuser un trou de 40 cm de profondeur et la pelle ayant définitivement rendue l'âme, je m'arrête là.
Le soir en revenant, après le repas, nous tombons nez à nez dans le centre avec deux amis de Vendela qu'elle avait croisé l'aprèm. Je m'aperçoit que ce sont les deux vazaha qui étaient montés avec nous dans le taxi-brousse. En fait la fille a travaillé avec Vandela dans une autre ONG un mois avant près de Tana. Elles étaient amusés de se retrouver là toutes les deux en même temps. Nous passons donc une partie de la soirée ensemble. Voila pour la journée de mercredi.
Le jeudi, je profite de la colonie de vacances pour aller visiter avec eux le "village des tortues". C'est un petit parc crée pour sensibiliser les populations à la déforestation et aux dommages que cela crée sur la fône et la flore. A midi, nous recontrons un membre d'une autre ONG, que nous avions déjà rencontré à Tuléar. Que de rencontres innatendues, le monde est petit...
Nous parlons du monde des ONG, et nous constatons qu'il est de plus en plus difficile d'en trouver qui acceptent facilement des volontaires. Le domaine se professionnalise et, souvent, il est nécessaire de payer pour pouvoir obtenir un poste. De même, pour être rémunéré, l'accession est très difficile, il faut beaucoup d'expérience et c'est, souvent, un véritable parcours du combatant. Exemple: aux nations unies, le seul dossier de candidature fais 30 pages et Vendela a mis deux mois à réunir tous les papiers).
Le soir, en allant manger, petite frayeur... Nous partons un peu après les enfants qui vont manger ailleurs. En passant devant l'endroit où ils doivent manger, nous sommes interpelés pas Louva qui nous explique que plusieurs enfants ont été piétinnés par un zébu dans la rue...Nous allons les voir, ils sont soignés pas la maitresse. Heureusement, plus de peur que de mal, ils ont eu une belle frayeur et quelques égratignures, mais rien de trop grave. Le problème dans ces petites villes le soir est, qu'évidemment, il n'y a pas de lumière dans les rues. On n'y voit donc strictement rien, surtout quand la lune n'est pas encore levée. C'est assez effrayant, d'autant qu'étant blancs, nous sommes des cibles privilégiés pour les vols. Certains malgaches nous recommandent d'ailleurs de faire attention à nos affaires. Les trajets pour aller manger sont donc souvent un peu stressant mais, finalement tout se passe bien.

Aujourd'hui (vendredi), retour sur Tuléar, je vais enfin pouvoir prendre une bonne douche (froide) à l'eau douce et me changer, quel plaisir! J'arrive à me débrouiller pour rentrer avec les bus des enfants. Le voyage est donc plutôt confortable.

Voila pour les dernières nouvelles. N'hésitez pas à m'envoyer quelques infos par mail sur ce qu'il se passe en France, ça fait toujours plaisir.

15 mai 2006

Le début des choses sérieuses

Petit résumé de la journée de dimanche:
Le samedi en rentrant de Mangily, on avait acheté dans le taxi-brousse une dizaine de crabes pour les manger le dimanche. On a donc essayé de faire du crabe. J'ai découvert qu'il devenait tout rouge lorsqu'on le plonge dans l'eau bouillante et j'ai appris à manger du crabe entier. Au prix qu'il vaut ça vaut le coup. Ceci dit on a mis beaucoup de temps pour le faire cuire et résultat des courses on a mangé à 18h... M'enfin jusque là, rien de très passionant. Après on est allé voir Kill Bil au cinéma. L'ONG est en fait installé dans les anciens locaux d'un cinéma local, le Cinéma Tropic et ils en ont profité pour proposer la diffusion de films à des prix abordables pour des malgaches. Ce WE il avait fait un festival du cinéma. Résultat: salle comble et beaucoup d'animation dans la salle. Pour info le prix du ticket était de 100 Ariary soit environ 0,04€. Ca vous situe un peu le niveau de vie ici. Et encore, beaucoup de gens ne peuvent pas trop se le permettre.
Ceci dit, dans la salle l'ambiance est assez hallucinante. Les malgaches n'apprécient pas dutout le même cinéma que nous. Ils rigolent à des moments ou les vazaha trouvent l'humour gras et ils sifflent lors de scènes trop complexes ou avec peu de dialogue. Ils apprécient surtout les films comiques, pas trop "intello" et veulent juste passer un bon moment. Ca se comprend assez bien vu le niveau d'accès aux cinémas qui est quasi-nul.

Voila sinon aujourd'hui (lundi 15), on a fait une réunion avec tous les membres de l'ONG pour que chacun puisse expliquer ce qu'il a fait la semaine précédente et ce qu'il fera dans la semaine à venir. Entre autre, le gros projet est le lancement de la construction du centre d'Ankalika dans les jours qui viennent (début de semaine prochaine). Je me suis vu confier la tacher de retourner à Mangily pour finir certains travaux en attente (cloture du site, mise en place de serrure pour certaines pièces, faire un trou pour les ordures (hé oui, il n'y a pas d'éboueur à Mada...on met les déchets dans un trou et puis on brûle...), accrocher un portail). Là je pense que je commence à rentrer vraiment dans le bain puisque j'y vais tout seul. Je ne pensais pas qu'on me laisserais aussi autonome aussi tôt. J'apréhende un peu mais je pense que ça devrait aller. Cet aprèm je suis donc allé acheter du matériel pour les travaux. Pas évident d'aller faire des achats avec des gens qui parlent pas trop le Français. Heureusement les Karan (commerçant d'origine indo-pakistanaise qui controlent le commerce à Mada) parlent souvent beaucoup mieux que le reste de la population, ça facilite le contact. En plus ils ne réhaussent pas les prix pour les vazaha (enfin j'espère), contrairement au malgaches qui ont parfois tendance à le faire (ça se comprend vu leur niveau de vie et le notre).

Vu que je serais à Mangily, je ne pense pas pouvoir vous écrire avant au mieux jeudi ou vendredi. J'espère que le taxi-brousse sera plus tranquille cette fois-ci. Je vous raconte tout ça a mon retour.

13 mai 2006

Fou fou fou!!!

Bon ben ici tout va toujours bien mais c'est tout les jours un dépaysement total.
Je suis partis pour Mangily jeudi, c'est un petit village à environ 45 mn de route (théoriquement) de Tuléar. L'ONG y a aménagé un centre de vacances pour les enfants. On y est allé pour faire des finitions (attacher la cloture, faire deux portail et divers petits aménagements). En prenant le taxi brousse pour y aller, on est tombé en panne au beau milieu de nulle part. C'était épique...sur les piste, en pleine brousse et en plein soleil. La chauffeur, un jeune malgache d'une vingtaine d'années à peu près a essayé de réparer pendant environ deux heures. Quel bricolage. Il a démonté la roue, puis l'arbre tout entier. Il a bidoullé en enlevant toutes les pièces de la partie qui tient la roue, il a enlevé les joints, les roulements. Il a nettoyé le tout en enlevant les quelques cailloux qu'il y avait dedans...C'était hallucinant!! Surtout vu toute la poussière qu'il y avait à côté, pour la propreté du système c'est moyen... mais chose étrange, ça a marché...mais il n'a pas pris le risque de faire remonter tout le monde, on a donc attendu une heure qu'un autre taxi de la meme compagnie vienne nous chercher et on a finit par arriver après 4-5h de trajet, c'était marrant. Ensuite à Mangily, découverte d'un village assez paumé mais très sympa. On a "visité " un peu le jeudi, il y a une superbe plage et puis rien que le fait de voir le village ça vaut le détour. Les cases (maisons en paille), les gens, les chemins, les animaux en plein milieu de la route...quel dépaysement. Les enfants sont trop beaux.
Sinon, le vendredi on a bossé et aujourd'hui on est rentré sur Tuléar. Encore un voyage surprenant. On était une quinzaine de personne dans un petit taxi-brousse, avec le poisson dans des paniers, des poulpes et des crabes à nos pieds dans un seau. Je te raconte pas l'hygiène du truc. Avec toute la poussière et la chaleur...on ne peut pas dire que la chaîne du froid soit respéctée mais bon, on s'y fait c'est marrant. Dans le taxi on était entassés les uns sur les autres. Souvenirs garantis!!!

Voila sinon je me suis installé mercredi soir à "La maison blanche" qui est une maison que loue l'ONG et où je loge avec 5 autres "vazaha" (les blancs) de l'ONG. C'est sympa. Chose marrante, j'y ai rencontré un autre garçon qui se trouve être un ICAM qui fait aussi son expériment à Bel Avenir (l'ONG)!!!!! Mais lui loge ailleurs. C'était marrant.
Ce soir on organise une soirée avec tous les membres de l'ONG ça devrait être bien sympa.

Sinon pour la nourriture, c'est pas évident de s'habituer. Surtout après avoir vu comment ils transportent les aliments. Mais bon c'est quand même plutôt correct. Il faut goûter les beignets de banane!! Délicieux. A Mada, on trouve plein de produits différents donc on mange assez varié. Voila y'a encore plein de choses à dire (la douche froide, que du bonheur, le soleil qui se couche à 6h, le marché hallucinant, le cyber café ou la radio avec les chansons européenne : Tragédie, Nouvelle Star... c'est le trip, les rues pas éclairée, pas très rassurant, les enfants qui disent "bonjour monsieur" dès qu'ils voient un vazaha (alors qu'ils ne parlent pas français) ou qui demandent des cadeaux... ). Je n'ai plus tout en tête tellement je vois de trucs différents chaque jour. Sinon y'a d'autres aspects moins rigolo comme la prostitution qui est presque naturelle ici, la corruption, les vols. Ce n'est pas dutout la même vision des choses. Mais de ce que je vois les gens sont super, super, super gentils, c'est vraiment agréable.


Voila, à bientôt pour un prochain message. Je reste à Tuléar ces jours-ci donc je pense que je pourrais écrire plus souvent.
A +++

09 mai 2006

Bien arrivé!!!

Et voila je vous écris de Tuléar, la ville du soleil. Je n'ai pas beaucoup de temps pour vous raconter tout ça (4mn avant la fin de mon crédit au cyber café). J'ai donc décollé de Roissy après avoir rencontré ho surprise!..Cédric Bonge là-bas. J'ai atteri à 4h a Tana et après avoir survolé le pays jusqu'à Tuléar j'ai atteri après avoir failli perdre mon sac...
Tout va bien sinon les gens sont super cool et le dépaysement est total!!!
Mais mon crédit file, je vous détaille la suite dans la semaine.++++

08 mai 2006

Le départ

Ca y est, il est 6h45, jour du départ!!
J'ai à peine dormi, je suis plutôt crevé mais il faut y aller. Et dire que dans quelques heures je serais à quelques milliers de kilomètre d'ici...ça fait bizarre...mélange de stress et d'excitation...m'enfin
Les affaires sont prêtes, y'a plus qu'à filer à l'aéroport de Bordeaux où mon avion décole pour Charles de Gaulle à 10h20. Ensuite il faudra attendre à Paris pour s'envoller pour Tananarive aux environs de 17h, arrivée à 4h50 heure locale (3h50 heure française). Je devrais ensuite rejoindre Tuléar vers 7h40 heure locale.

Voila pour le programme de la journée. Si tout va bien mon prochain article viendra de Mada.
A bientôt!!!

07 mai 2006

Mea culpa

Une petite erreur s'est glissée dans le texte de l'article précédent, j'ai oublié de préciser que l'influence française est inversement proportionnelle à l'éloignement du pays colonisé. Le conflit social s'est donc résolu en deux jours...à méditer...

Je devrais donc pouvoir rejoindre Tuléar sans problème.

06 mai 2006

Les soucis commencent

Et voila, pas encore parti que, déjà, les soucis commencent:

Je m'apprête à quitter ce beau pays qu'est la France dans deux jours... Je suis plutôt content de partir à l'autre bout du monde. Je vais donc, enfin, pouvoir m'éloigner de tous les tracas politico-socialo-économiques qui secouent l'hexagone depuis plusieurs mois et qui ne semblent pas vouloir prendre fin. Je vais enfin pouvoir découvrir une nouvelle culture, de nouvelles coutumes, un nouveau mode de vie. Tout le monde me prédit un choc culturel en arrivant....

C'est oublier un peu vite que Madagascar a été une colonie française pendant plus de 60 ans et que certaines parties de notre culture sont assez tenaces. Ce matin (Samedi (je pars lundi)), coup de téléphone d'Air Madagascar (la compagnie que je prends pour aller à Tananarive puis à Tuléar), et là, coup de théâtre,......."Nous sommes en grève"....argggggggg.... nonnnnnnn.... erfffffff..... "Le vol Paris-Tananarive est assuré mais pas celui de Tananarive à Tuléar"... Pour information, le trajet en taxi-brousse prend environ 20 heures...que du bonheur...
Renseignements pris, ce sont les pilotes de la compagnie qui font grève pour une demande de revalorisation des salaires. Je suis donc bon pour dormir quelques jours à Tana en attendant que la grève prenne fin (en espérant que ce soit rapidement). M'enfin....

Ceci étant dit, je précise que la compagnie a tout de même pris la peine de nous appeler personnellement pour nous prévenir ce qui est très appréciable (j'aurais un peu moins apprécié si je l'avais appris sur place en débarquant après presque 24h de trajet de chez moi à Tana...).

05 mai 2006

La ville de Tuléar

L'ONG Bel Avenir est située dans la ville de Tuléar:
Tout d'abord, un petit rappel sur Madagascar. Vous avez pu voir dans l'article du 3 mai (voir plus bas) la situation géographique du pays. L'île est située à 400 km des côtes africaines du Mozambique. C'est la quatrième île du monde et elle héberge plus de 16 millions d'habitants répartis en 18 ethnies différentes. On y parle le malgache et le français est la seconde langue officielle.
Le pays est extrêmement pauvre, son IDH (Indice de Développement Humain) le place à la 149ème position sur 174 pays.

Heureusement il possède des paysages magnifiques et la population a la réputation d'être très chaleureuse et accueillante.
Concernant Tuléar ou Toliara, également appelée ville du soleil, c'est une ville portuaire peuplée d'environ 120 000 habitants. C'est la préfecture de la province du même nom et ses habitants y vivent principalement du commerce.
Vu que je vais passer une grande partie de mon temps dans cette ville (ou dans les environs), j'espère pouvoir vous en dire un peu plus au fil de mon séjour.

Mon projet


Mon projet consiste à aller aider l'ONG Bel Avenir située à Tuléar. Cette ONG oeuvre pour le développement intégré de base, c'est à dire le développement avec et au coeur de la population malgache. Ils travaillent principalement autour de trois axes: social, éducation sanitaire et éducation environnementale.
Voici quelques exemples de projets en cours de réalisation:
- Création d'un centre éducatif et environnemental
- Sensibilisation aux droits de l'enfant
- Aide aux artisans
- Bibliothèque mobile
- Création d'une école dans le but de re-scolariser des enfants travaillant dans les salines (mention spéciale du prix des droits de l'homme de la république française)
- et bien d'autres projets encore...

Pour plus d'informations sur l'ONG, visitez ce site (très intéressant): www.menchaca.com.es/belavenir/
De plus, je précise que l'ONG accueille volontiers toutes personnes voulant les aider dans le cadre d'un séjour de tourisme solidaire. Si vous passez dans la région de Tuléar, allez les voir, vous serez accueillis à bras ouverts.

03 mai 2006

Situation géographique du pays




Un petit aperçu de la situation de Madagascar dans le monde et de mon trajet.

02 mai 2006

Présentation du site



Bienvenue sur le site de mon Experiment à Madagascar

Ce site a pour objectif de vous faire partager mon aventure de trois mois à Madagascar.

J'essayerais de vous tenir au courant le plus régulièrement possible de mes aventures là-bas pour que vous puissiez, vous aussi, un peu profiter de cette expérience.